“La grille de la honte”, titre
le quotidien El Mundo
, en publiant en une l’image d’une joueuse de golf
concentrée sur son swing, face au regard de son coach ainsi que de celui d’une
dizaine de migrants qui sont accrochés au sommet de la grille d’une hauteur de 6 mètres à la frontière avec le Maroc, dans l’enclave espagnole de Melilla.

En refusant de descendre, malgré les ordres de la Guardia
Civil espagnole, certains y sont restés ainsi suspendus pendant près de treize
heures ! Pour eux, le green sous leurs yeux était bien plus vert que le
sort qui les attendait. Et pour plus de 200 migrants, il s’agissait, durant le
mois écoulé, de la huitième tentative pour rentrer de manière irrégulière à
Melilla.

D’après ElDiario.es, ce luxueux club de golf cumule les
critiques par son emplacement mais aussi par sa gestion : il a été financé avec
de l’argent public et construit grâce à un prêt de 2 millions d’euros du Fonds
européen de développement régional (Feder),
institution qui devrait plutôt corriger les principaux déséquilibres de l’Union européenne.Refoulés illégalement

“Le terrain de golf construit face à la grille de
Melilla est une installation municipale gérée par un club privé, à la tête
duquel se trouve Enrique Bohórquez, chef de service de l’un des principaux
journaux de la ville, Melilla Hoy, un quotidien qui reçoit
de très grosses aides publiques”, souligne ElDiario.es. La construction de
ce club face à la grille qui sépare le Maroc de l’Europe a été critiquée dès le
début. Dans le même temps, le Parti populaire (PP, au pouvoir) a présenté, le 22 octobre, un projet de loi autorisant le renvoi immédiat vers le Maroc des migrants ayant pu accéder
aux territoires de Ceuta et Melilla. Un sujet qui fait
polémique, car les accords internationaux signés par l’Espagne rejettent cette
modalité et exigent que les migrants qui traversent la frontière reçoivent une
assistance.

“Aujourd’hui, les migrants ont pu profiter au moins
d’un match de golf avant d’être refoulés, illégalement, par des agents du
ministère de l’Intérieur”, écrit l’auteur de la photographie, José
Palazón, sur
sa page Facebook
.