Les combats qui opposent, depuis vendredi, des islamistes à l'armée libanaise, ont contraint des milliers d'habitants d'un quartier de Tripoli, la deuxième plus grande ville du Liban, à fuir leurs maisons dimanche. Profitant d'une trêve humanitaire, négociée par des leaders religieux, de nombreux habitants sont allés trouver refuge chez des proches ou dans des écoles.
L'armée libanaise a commencé lundi à se déployer, selon le correspondant de l'AFP sur place. Les combats se sont arrêtés la nuit et les hommes armés soupçonnés de liens avec Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida, semblaient lundi avoir disparu du quartier pauvre sunnite de Bab Al-Tebbané où ils étaient retranchés, rapporte le journaliste.
Seuls des tirs sporadiques étaient entendus lundi matin alors que l'armée commençait à ratisser ce quartier du nord de la deuxième ville du Liban, menant des perquisitions, saisissant des armes et neutralisant des mines laissées par les hommes armés. Après des suppliques des habitants pris au piège à Bab Al-Tebbané et la médiation de leaders religieux, l'armée a finalement autorisé des milliers de civils à fuir dimanche soir. Lundi matin, ces déplacés, réfugiés chez des proches ou dans des écoles, n'étaient toujours pas rentrés au quartier, déserté par 70 % de ses habitants.
« NOUS MÈNERONS CETTE OPÉRATION JUSQU'AU BOUT »
Les affrontements ont éclaté vendredi soir dans le cœur de la ville, entre militaires et hommes armés. Tripoli connaît régulièrement des heurts avec des islamistes sunnites qui accusent l'armée libanaise de coopérer avec les combattants du Hezbollah chiite, allié du régime syrien, mais c'est la première fois que ces combats prennent une telle ampleur.
Chassés du centre-ville, samedi, les islamistes se sont retranchés dans le quartier de Bab Al-Tebbané, que l'armée a bombardé au mortier, dimanche. Ces violences ont tué cinq civils depuis vendredi, dont trois pour la seule journée de dimanche, et les bombardements ont provoqué des incendies dans des dizaines de maisons, ont indiqué des habitants à l'AFP. Quatre soldats ont également été tués dimanche après-midi dans une embuscade alors qu'ils effectuaient une patrouille au nord de Tripoli, a annoncé l'armée, accusant un « groupe terroriste », et un soldat libanais a été enlevé dimanche à Bab Al-Tebbané.
Dans le même temps, Al-Nosra a menacé d'exécuter dès lundi un autre soldat qu'il retient depuis le mois d'août si l'armée ne cessait pas ses opérations à Tripoli. « Nous mènerons cette opération jusqu'au bout », a cependant affirmé une source militaire.
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