« Il faut en parler ! Parlez-en autour de vous, à vos amis, à votre famille, à tout le monde ! » scandaient Julia Lalla-Maharajh et Naana Otoo-Oyortey, deux femmes au cœur du problème des mutilations génitales féminines lors du Women’s Forum.  

Les mutilations génitales féminines sont une pratique nocive qui consiste en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes d'une fille. Elles sont malheureusement souvent accompagnées de mariages forcés et de violences domestiques. Cette pratique n’a aucun but médical et conduit à de nombreux effets physiques indésirables tout au long de la vie (notamment des douleurs pendant les rapports sexuels ou des hémorragies post accouchement). 

L’excision va à l’encontre des droits des femmes et des enfants.

Des chiffres qui effraient 

Plus de 125 millions de femmes et de filles sont touchées par les mutilations génitales féminines juste en Afrique. 30 millions de filles ont un risque de subir l’excision dans les 10 prochaines années. La plupart des petites filles sont mutilées avant l’âge de 5 ans, ou entre 5 ou 14 ans dans certains pays.

Où sont pratiquées les mutilations génitales féminines ?

Dans 27 pays Africains (Mali, Niger, Nigéria, Egypte…), au Yemen et en Iraq mais aussi en Indonésie, Malaisie, Thaïlande, à Oman ou en Iran.  En Europe, en Amérique du Nord ou en Australie, la pratique existe aussi. En Europe, on estime à 500 000 le nombre de femmes touchées par l’excision avec 180 000 filles qui pourraient en être victimes chaque année. En France, 50 000 femmes sont victimes de mutilation sexuelle.

Pourquoi la pratique de l’excision continue d’exister ?

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Les mutilations génitales existaient avant l’avènement du Christianisme et de l’Islam. Il existe plusieurs raisons qui font que l’excision continue, et notamment la croyance selon laquelle il s’agit d’un rite de passage, d’un commandement religieux, d’une question d’hygiène et d’honneur. 

L’excision est une norme sociale. Et le problème de la norme sociale est qu’elle pousse les gens à perpétuer ce qu’ils pensent qu’on attend d’eux dans la société. Peur de l’exclusion, de la stigmatisation et de ne pas trouver d’époux pour leur fille… autant de raisons qui peuvent pousser des parents à « couper » leurs filles.

Comment faire changer les choses ?

Déjà 12 000 communautés ont abandonné la pratique de l’excision en Afrique dans des pays comme le Burkina Faso, le Kenya, le Liberia ou le Sénégal. La conséquence heureuse de longs efforts qui passent par l’explication des conséquences néfastes de ces mutilations et par l’information des populations. Ce qui est important, ce sont les communautés. Car ce sont elles qui sont au cœur du changement. Cela signifie que la communauté toute entière doit être impliquée dans le choix de l’abandon de cette pratique. Il faut renverser la norme. Et cela passe par un processus collectif de délibération, suivi généralement par une déclaration publique des membres éminents de la communauté. Le message est ensuite distilléacute; via les différents moyens de communication (bouche-à-oreille, téléphone, mail...). De cette manière, d’autres communautés apprendront l’abandon de la pratique et cela pourra mener à d’autres déclarations. 

Merci à Orchid Project et FORWARD (Foundation for Women’s Health Research and Development)