Tout le dossier Tout le dossier
-
La matinale de l'industrie
Les robots et l'emploi, Amazon, Euronaval : la revue de presse de l'industrie
-
La matinale de l'industrie
Amazon perd la confiance de Wall Street, 12 milliards de capitalisation s'envolent
-
La matinale de l'industrie
Saab vend ses Gripen au Brésil pour 4,28 milliards d'euros
-
La matinale de l'industrie
EPR : Areva-Siemens réclame 3,5 milliards d'euros au finlandais TVO
-
La matinale de l'industrie
Ford pourrait investir 5 milliards de dollars pour relancer la marque Lincoln
-
Les sept bonnes nouvelles
Xavier Niel aime la France, un contrat à 1,3 milliard pour Airbus, l'Hexagone au CES... sept bonnes nouvelles pour bien démarrer la semaine
Amazon perd la confiance de Wall Street, 12 milliards de capitalisation s'envolent
Après la publication de résultats décevants pour le troisième trimestre, le géant de l'internet Amazon s'est attiré les foudres de Wall Street. Une crise de confiance couve entre les dirigeants du groupe - trop dépensiers - et les investisseurs dubitatifs. La baisse du cours de l'action a causé, le 24 octobre, une perte de 12 milliards de dollars de capitalisation boursière du groupe.
Avec
Mis à jour
27 octobre 2014
Pour Amazon, Wall Street n'est plus un long fleuve tranquille. Pendant des années, le groupe de commerce électronique a séduit les investisseurs grâce à une croissance effrénée et une diversification ininterrompue qui lui ont valu l'une des valorisation les plus élevées du marché, mais les résultats publiés le 23 octobre ont valu au groupe une lourde sanction, signe d'une grave crise de confiance.
Le titre Amazon a perdu 8,3% le 24 octobre pour finir la journée à 287,06 dollars, au plus bas depuis un an. La capitalisation du groupe a fondu en quelques heures de plus de 12 milliards de dollars (9,5 milliards d'euros). Depuis janvier, le cours d'Amazon a chuté de près d'un tiers.
L'empire dirigé par Jeff Bezos a déçu les attentes des analyses financiers à tous les niveaux: sur les marges, sur le résultat net (négatif) et sur le chiffre d'affaires. Et il ne prévoit que 7% à 18% de croissance du chiffre d'affaires pour les trois derniers mois de l'année, qui incluent la période cruciale des fêtes.
Cela pourrait bien finir de décourager certains investisseurs, déjà préoccupés par un ratio cours/bénéfice à trois chiffres et une incapacité chronique à enrayer la hausse des coûts.
"Ils sont en train de se disperser dans toutes les directions" au-delà des activités stratégiques que sont la distribution sur internet et les services en ligne, estime Matthew Benkendorf, gérant de Vontobel Asset Management.
"Ils sont devenus leur pire ennemi", ajoute-t-il. "Ils ont vraiment besoin de réfléchir à ce qu'ils sont et de se reconcentrer."
DES DOUTES ET UN ÉCHEC
Après une période difficile suite à l'éclatement de la bulle internet en 2000, Jeff Bezos a de nouveau séduit Wall Street grâce au modèle de distribution d'Amazon, fondé sur des coûts faibles et une livraison rapide. Mais sa volonté de prendre des positions de premier plan à la fois dans le "cloud", les médias numériques et les services à la demande a de nouveau exposé le groupe aux critiques ces dernières années.
Les investisseurs lui ont laissé un temps le champ libre en s'appuyant sur ses succès acquis, entre autres celui d'Amazon Web Services, le service d'hébergement et de services informatiques dématérialisés, devenu un concurrent plus que crédible d'IBM, y compris pour de gros contrats avec des entreprises et des administrations.
Aujourd'hui, les investisseurs exigent avant tout une amélioration des résultats financiers, dit Andrew Cupps, président de Cupps Capital Management.
Ce sont les tentatives de diversification d'Amazon dans la production de programmes et la téléphonie mobile qui suscitent le plus d'interrogations. Si la série "Transparent", produite par le groupe, a été saluée par la critique, nul ne sait si Amazon pourra réellement rivaliser avec Netflix.
Quant au smartphone Fire, il semble déjà en difficulté: la faiblesse de ses ventes s'est traduite par une dépréciation de 170 millions de dollars au troisième trimestre et chez AT&T, son prix de vente avec souscription d'un forfait de deux ans est tombé de 199 dollars à 99 cents.
LES INVESTISSEURS VEULENT DES RÉSULTATS
Toutes ces raisons expliquent le changement d'humeur des analystes financiers, dont au moins 20 ont revu à la baisse leur objectif de cours sur la seule journée de vendredi.
"Même si Bezos n'a pas à s'inquiéter de la réaction des investisseurs institutionnels à court terme, il faut qu'il réfléchisse à l'impact de l'évolution de l'action sur sa capacité à attirer et retenir des talents, d'autant qu'il a besoin de plus en plus d'expertise technologique", dit Ben Schacter, chez Macquarie. "Si l'action continue de souffrir, on pourrait même voir des (investisseurs) activistes réclamer des changements importants."
Certains accordent encore à Jeff Bezos le bénéfice du doute.
"Je comprends que les gens se sentent frustrés par le fait qu'ils se soient lancés dans beaucoup de domaines différents qui ne leur ont pas rapporté tant que ça", dit Daniel Morgan, gérant de Synovous Trust Company, toujours actionnaire. "Nous allons nous accrocher un petit moment, voir si les choses finissent par arriver à maturité."
Mais d'autres commencent à hésiter. Lors de la téléconférence de jeudi soir, plusieurs analystes ont pressé Amazon de question pour tenter de savoir quand ses lourds investissements allaient enfin porter leurs fruits.
"On arrive au stade où ils commencent à en avoir assez", dit John Thompson, de Vilas Capital Management, qui vend Amazon à découvert depuis environ deux ans. Il met en autres en avant les affirmations du groupe sur l'importance de sa capacité à générer de la trésorerie.
"Ils profitent du cycle de trésorerie: ils encaissent votre argent au moment où vous achetez quelque chose mais ils ne paient leur fournisseur qu'au bout de 75 jours. C'est ce qui génère de la trésorerie et ce que tout le monde regarde à Wall Street", dit-il. "C'est une manière totalement fallacieuse de valoriser une entreprise."
Adam Rubinson, analyste de Wolfe Research, écrit de son côté dans une note que "si Amazon sortait de Chine et utilisait les économies réalisées pour racheter ses actions, nous serions bien plus optimistes". "Mais nous retenons notre souffle."
(avec Reuters)
Sélectionné pour vous
Amazon perd la confiance de Wall Street, 12 milliards de capitalisation s'envolent
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
RéagirPARCOURIR LE DOSSIER