Le ministre du Travail François Rebsamen, le 10 juillet 2014 à Matignon à Paris

Pour réduire le chômage, François Rebsamen recourt peu ou prou aux mêmes recettes que ses pré-décesseurs.

afp.com/Kenzo Tribouillard

Ressemblance forte

François Rebsamen, briseur de tabous ou vrai gaffeur? La sortie, début septembre, du ministre du Travail sur la nécessité de mieux contrôler les chômeurs n'a en tout cas fait que renforcer une impression : il n'y a même plus l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre les politiques de l'emploi de la gauche et celles de la droite.

Publicité

Vers un contrôle renforcé des chômeurs

Certes, Nicolas Sarkozy était arrivé au pouvoir avec des idées très libérales. Derrière le slogan "Travailler plus pour gagner plus", il ambitionnait d'anéantir le chômage grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires et au RSA, censé rendre le travail plus payant que l'inactivité. La gauche a vite enterré la première. Mais au-delà de ce marqueur symbolique, elle s'est bien gardée de toucher au second ou de revenir sur la fusion ANPE-Unédic.

Et si l'"offre raisonnable d'emploi", décidée par Nicolas Sarkozy pour accroître la pression sur les chômeurs, n'a pas été plus appliquée hier qu'aujourd'hui, c'est bien avec un gouvernement de gauche que Pôle emploi poursuit un ambitieux projet de renforcement du contrôle des demandeurs d'emploi. Le "changement" s'est donc fait... dans la continuité. D'autant plus que Nicolas Sarkozy, rattrapé par la crise au début de son mandat, a finalement été obligé de revenir à une méthode traditionnelle en France et plutôt classée à gauche : la création massive d'emplois aidés.

Plus question de laisser la main invisible faire son oeuvre dans les entreprises : place à l'Etat pour sortir les chômeurs de l'ornière, avec 400 000 contrats signés par an en moyenne dans le secteur non marchand. Un chiffre que François Hollande s'est empressé d'amplifier depuis 2012, avec 461 000 contrats par an en moyenne... qui n'ont pourtant pas suffi à "inverser la courbe".

Dans l'espoir de relancer l'emploi, le nouveau président est donc revenu aux choix de son prédécesseur : baisses massives de charges, en partie compensées par une hausse de la TVA. Difficile de dire, au final, qui copie l'autre : les deux puisent dans le même répertoire de recettes sociales-libérales.

Publicité