Procès : Éric Zemmour perd son procès contre Youssoupha

La cour d'appel de Paris a jugé "non coupable" le rappeur qui avait traité de "con" le chroniqueur télé.

Source AFP

Éric Zemmour avait porté plainte en 2009 pour injure et diffamation contre le rappeur Youssoupha.
Éric Zemmour avait porté plainte en 2009 pour injure et diffamation contre le rappeur Youssoupha. © AFP

Temps de lecture : 2 min

La cour d'appel de Paris a jugé "non coupable" jeudi le rappeur Youssoupha qui avait traité de "con" le chroniqueur Éric Zemmour dans une chanson, en concluant que les propos poursuivis "n'excédaient pas les limites admissibles en matière de liberté d'expression artistique". Éric Zemmour avait porté plainte pour injure et diffamation après la diffusion sur Internet, en mars 2009, d'une chanson du deuxième album du rappeur intitulé Sur les chemins du retour. Les paroles incriminées étaient : "À force de juger nos gueules, les gens le savent qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit que c'est nous, je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Éric Zemmour."

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La chambre de la cour d'appel spécialisée dans les affaires de presse a estimé qu'il n'y avait ni diffamation ni injure publique et débouté Éric Zemmour. Les magistrats considèrent que Éric Zemmour, "journaliste, chroniqueur et polémiste connu pour son sens pas toujours bienveillant de l'humour et de la formule", est "un personnage public" vis-à-vis duquel "une plus grande tolérance s'impose". La cour relève, par ailleurs, que le rap est "un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d'exagération".

"Liberté d'expression artistique" (cour d'appel)

Dans la chanson de Youssoupha consacrée aux "difficultés rencontrées par de jeunes banlieusards" en raison de leur origine, le passage incriminé n'excédait "pas les limites admissibles en matière de liberté d'expression artistique", conclut la cour. En première instance, le 26 octobre 2011, le tribunal correctionnel de Paris avait donné raison à Éric Zemmour. Le rappeur avait été condamné pour injure publique à une peine d'amende de 800 euros avec sursis. La directrice générale d'EMI Musique France, Valérie Queinnec, avait également écopé de 500 euros avec sursis.

Les deux prévenus avaient été condamnés à verser à Éric Zemmour 1 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice. Le rappeur de 33 ans s'était notamment défendu en évoquant les multiples provocations d'Éric Zemmour à l'encontre du rap, que le chroniqueur décrit comme "une sous-culture d'analphabètes".

Commentaires (29)

  • Raymond Montaigne

    À juste titre, je n'ai rien contre M. Zemmour. Je trouve tout simplement dommage qu'un homme aussi intelligent et cultivé mette tout son talent au service de la polémique. Je ne cautionne d'aucune manière les propos de Youssoupha encore moins de la violence gratuite. Je m'y suis peut-être pris de façon maladroite mais c'est tout ce que j'ai voulu exprimer. Et puis ce n'est pas parce qu'on exprime des propos contre M.Zemmour qu'on est automatiquement un [...] de gauchiste comme vous dîtes. J'aime les débats d'idées et je pense que nous serons amenés de nouveau à croiser nos accords et désaccords sur d'autres sujets et dans le respect.
    Bien à vous.

  • lafleche

    Savoir tourner sa langue cinq fois dans sa bouche avant de parler. Cette phrase est aussi bien à appliquer aux deux personnes consernées qu'à tous les commentateurs. Et oui ont ne peut pas balancer des phrases raciales sans avoir de retour. Maintenant qui a commencé et à quel degré de violence les propos ont-ils été tenus ce n'est pas à nous de le dire. Cela démontre bien une chose que si ont ne veut pas se faire injurier, il faut réfléchir à ce que l'on va dire.

  • yoyotte

    M. Zemmour ne fait que dire tout haut ce que des millions de gens pensent tout bas. Qu'il soit débouté pour ce petit mot n'est pas bien grave en soi, chargé d'une mission de service public je me fait insulter presque tous les jours et les mots fleuris ne sont pas de trois lettres.
    Il me semble également qu'un "humoriste rappeur" a traité les 6 millions de votants FN de "fils de... " Vivement l'action publique collective au moins madame Taubira fera quelque chose de bien (si elle le fait). M. Zemmour à toute notre estime, nous avons été des dizaines de milliers à le soutenir par pétition, demain nous serons encore plus s'il le fallait. Les rappeurs injurient, menacent de mort, provoquent à la haine, mais la justice ne poursuit que rarement et mollement, cette bienveillance me semble étonnante, l'institution judiciaire achète-t-elle une relative paix sociale ?