A la fin des années 1970, se souvient le site d’information Fusion, “Haïti était vu comme la destination de vacances montante dans les Caraïbes, un point chaud tropical dont l’industrie du tourisme rendait jalouse la République dominicaine voisine.” Même les époux Clinton s’y sont rendus pour leur lune de miel en 1975, “et non par manque d’argent”. Mais l’arrivée massive du sida dans le pays au début des années 1980 a mis fin à cet élan et fait couler l’industrie touristique haïtienne.

Désormais, plus de trente ans après, les jeunes Haïtiens, “ceux qui n’ont jamais connu l’époque où leur pays recevait bonne presse”, se tournent vers les réseaux sociaux – et notamment celui de partage de photos Instagram – pour montrer au reste du monde ce côté joyeux et sexy d’Haïti. S’ils n’éludent pas les problèmes auxquels Haïti doit faire face, ces jeunes font le choix de la beauté, comme le souligne Lucie Cincinatis, Instagrameuse de la diaspora haïtienne. “Quel bien cela fait-il de se concentrer sur la pauvreté ? C’est juste un boulot de missionnaire qui prend des photos, cela ne va pas aider le pays, tout le monde sait qu’il est pauvre.”

Ces photographes amateurs tentent à présent de créer le premier “Instameet” à Haïti, un voyage d’utilisateurs influents d’Instagram en vue d’améliorer l’image du pays. Une campagne de financement participatif a été lancée pour mener à bien ce projet. Huit Instagrameurs connus ont déjà prévu de venir partager la beauté d’Haïti avec leurs 5 millions d’abonnés. Une campagne massive de promotion qui, espèrent les jeunes Haïtiens, “devrait booster l’économie du pays”.

Aujourd’hui, si Haïti n’accueille que 300 000 visiteurs par an – bien moins que la République dominicaine voisine et ses 5 millions de
touristes annuels –, la situation s’améliore peu à peu. Ainsi, d’après Fusion,
le nombre de touristes a augmenté de 20 % en un an et la compagnie aérienne American Airlines
vient d’inaugurer
une liasion quotidienne en Miami et le Cap-Haïtien, dans le nord du pays.