Nicolas Hulot : «Il faut abandonner le barrage de Sivens»

 

Nicolas Hulot : «Il faut abandonner le barrage de Sivens»

    L'avenir du barrage de Sivens (Tarn) se jouera mardi soir au ministère de l'Ecologie où Ségolène Royal réunit élus, agriculteurs et associations écologistes pour tenter de «trouver des solutions». Dimanche, Royal s'est montré très critique à l'égard du projet jugeant notamment qu'«aujourd'hui une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible».

    Nicolas Hulot, conseiller de François Hollande, jusqu'ici silencieux, déplore lui un «immense gâchis» dans une interview exclusive accordé au «Parisien» - «Aujourd'hui en France».

    Faut-il renoncer au barrage de Sivens ?

    Nicolas Hulot.

    Oui il faut l'abandonner. Ce n'est pas une question d'écologistes contre agriculteurs, c'est simplement une question de bon sens. On aurait déjà dû le faire plus tôt, et étudier d'autres alternatives au barrage. Aujourd'hui il est urgent de surseoir, et de regarder le problème dans son ensemble, si possible de manière apaisée.

    Comment arriver à une solution apaisée alors qu'il y a eu tant de violences et la mort d'un manifestant ?

    C'est un immense gâchis et une profonde tristesse. Cette affaire me donne la nausée. Tout cela aurait pu être évité. Ce que j'espère, c'est que derrière la mort tragique de ce jeune homme, on puisse donner un sens à son combat. La classe politique doit au moins à Rémi de comprendre pourquoi il était là, et ce qu'il défendait. Je ne jette la pierre à personne, il y a la mort d'un homme, il y a eu des violences, mais il y a aussi eu la violence des mots à laquelle il faut aussi faire très attention.

    Que voulez-vous dire ?

    Les propos de Xavier Beulin (NDLR: président de la FNSEA) sont inacceptables quand il parle des «djihadistes verts». Parfois on cède à la violence des mots, en n'imaginant pas que celle-ci peut encourager la violence des actes. Je ne veux pas engager de polémique, mais quand il parle ainsi, il ne devrait pas oublier certaines exactions commises au moment des manifestations contre l'écotaxe par les bonnets rouges. Que chaque responsable pèse bien ses mots et ne souffle pas sur les braises.

    Retrouvez l'intégralité de l'interview dans notre édition du mardi 4 novembre 2014