
Une vingtaine de lycées de la capitale, sur les 200 établissements que compte l'académie, ont été bloqués « dont cinq ou six totalement », dans la matinée de jeudi 6 novembre, pour manifester « contre les violences policières » et rendre hommage à Rémi Fraisse, jeune manifestant de 21 ans tué par une grenade offensive sur le chantier du barrage du Sivens.
Plus d'un millier de lycéens, selon des témoignages concordants, se sont rassemblés à 11 heures sur la place de la Nation, comme l'avait appelé une page Facebook « Blocus + manifestation pour qu'il y ait justice et vérité pour Rémi, et contre les violences policières ! ».
Ils ont paralysé en partie la circulation sur cette large place. Une heure plus tard, des groupes de lycéens continuaient d'arriver à Bastille en ordre dispersé, et une certaine confusion régnait. Certains parlaient de partir vers la place de la République, alors que la tête de cortège a poursuivi en direction de la place d'Italie. Vers 12 h 30, celle-ci était fermée à la circulation, mais on n'y comptait plus que quelques centaines de personnes. Du haut d'une voiture, un jeune speaker annonçait la tenue d'une AG et de nouvelles manifestations vendredi et samedi.
Dès le matin, plusieurs établissements du quartier ont été bloqués. Celui du lycée Hélène-Boucher a occasionné quelques heurts. En début de journée, les élèves étaient divisés, et l'entrée principale accessible. Mais après l'arrivée de renforts des lycées Paul-Valéry et Maurice-Ravel, des professeurs sortis discuter avec les lycéens attroupés ont été visés par des jets de pommes et de farine, et ont dû se retrancher dans l'établissement, bloqué depuis.

Le blocus du lycée Ravel voisin a lui débuté dès 6 heures ce matin, grâce à des poubelles et des barrières. Souvent parmi les premiers mobilisés lors des mouvements lycéens, ses élèves étaient pourtant partagés sur la façon de faire.
POUBELLES EMPILÉES
Si la pancarte « Non aux violences policières » faisait l'unanimité, plusieurs élèves rencontrés sur place estimaient que le blocus effectué revenait à « répondre à la violence par la violence », et auraient préféré un sit-in. Certains évoquaient le fait que la famille de Rémi Fraisse avait appelé au calme.

Devant l'entrée du lycée Dorian, situé avenue Philippe-Auguste dans le 11e arrondissement, une quarantaine de grosses poubelles vertes et un conteneur pour recyclage de verre étaient entassées.

Devant le lycée Arago, situé sur la place de la Nation, des poubelles avaient également été empilées devant les cinq entrées. Assis sur ces poubelles, les protestataires laissaient seulement entrer les élèves de BTS qui doivent s'inscrire pour le bac.
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