[EXCLUSIF] A l'UMP, une réunion sous tension peut en cacher une autre. Ainsi mardi, les regards se tournent vers la réunion de l'après-midi - traditionnel rendez-vous entre les émissaires des candidats et la Haute autorité - au cours de laquelle le refus de publier les résultats département par département sera entérinée.

Pourtant, quelques heures plus tôt, une autre rencontre entre les représentants des trois candidats, des membres de la Haute autorité, du prestataire chargé d'organiser le scrutin - la société Paragon - et du Bureau Veritas, chargé d'expertiser le vote, a également été le théâtre de débats sans fin.

"Découper une fourmi en mille morceaux pour ensuite la recoller"

Les émissaires de Bruno Le Maire et de Hervé Mariton sont chauffés à blanc par le refus de la Haute autorité de "départementaliser" les résultats. Comme toujours, le moindre détail est vivement discuté. Bref, "la réunion se passe mal... une fois de plus", raconte un participant. Dans la journée, surprise, Veritas jette l'éponge.

Plusieurs acteurs du dossier y voient un lien direct. "A chaque réunion, on découpe une fourmi en mille morceaux pour ensuite essayer de la recoller", s'emporte un membre indépendant de la Haute autorité, très agacé par deux des trois candidats (indice : Nicolas Sarkozy n'est pas concerné). "Le directeur de campagne de Bruno Le Maire s'est emporté, affirmant que le moindre souci jetterait sur la place publique le nom du cabinet d'expertise", ajoute un cadre de l'UMP.

De son côté, Véritas affirme que les "délais très courts ne lui permettaient pas de conduire sérieusement cette expertise". Surtout parce qu'il lui était demandé de vérifier à nouveau ce qui avait déjà été certifié par la Cnil. "C'est comme si vous demandiez à votre plombier de changer toute la plomberie alors qu'il faut juste remplacer la chasse d'eau", explique ce même cadre de l'UMP.

Un nouvel expert à la rescousse

Le forfait de Veritas ennuie sacrément l'UMP, qui a déjà pu constater que les candidats ne se bousculent pas pour certifier quoi que ce soit dans ce parti miné par les querelles, les dettes et les affaires. Auparavant, au moins deux experts avaient décliné, dont un pour des questions d'agenda - il était opportunément en déplacement aux Etats-Unis.

Branle-bas le combat rue de Vaugirard. Il faut trouver très rapidement un nouvel expert. Déjà des bruits courent: un des candidats pourrait demander le report de l'élection, constatant l'impossibilité d'organiser un scrutin vérifié par un organe externe et indépendant.

Mercredi soir, la Haute autorité peut finalement souffler. Anne Levade, présidente de l'instance de contrôle, annonce avoir trouvé un remplaçant : la société Expertis Lab. En espérant que ce soit la bonne cette fois-ci.