De Reiser à Sempé en passant par Lalonde, 40 ans d'affiches écolos
CARREFOUR DES GAUCHES - Les écolos ont un drôle de rapport avec leur histoire comme s’ils rechignaient parfois à se pencher dessus. L’avantage de ce beau livre, Quand l’écologie politique s’affiche (Éditions Plume de Carotte) est de retracer 40 ans de militantisme politique à travers de nombreuses affiches. Spécificité des écolos : plusieurs de leurs leaders moraux – comme Pierre Fournier- ou politiques comme Brice Lalonde ou bien plus tard Yann Wehrling sont aussi dessinateurs. Les fonds viennent, entre autres, de militants, de la Fondation Nicolas Hulot ou encore du Musée du Vivant - AgroParisTech.

Dumont : "Quels arguments cela apporte de montrer sa binette"
Il avait prévenu. On ne verrait pas sa tête sur ses affiches de campagne. "Quels arguments cela apporte de montrer sa binette sur tous les murs de la ville", explique René Dumont, moulé dans son pull rouge, lors d’un de ses spots de campagne. Celui qui est, en 1974, le premier candidat écolo à une élection présidentielle fera 1,32% des suffrages. Sur son affiche, il est simplement écrit : "A vous de choisir". Comme une suite au titre de son livre "L’Utopie ou la mort".
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1976, à Paris, une élection partielle législative se dessine dans le V arrondissement de Paris. Brice Lalonde, membre des Amis de la Terre, association fondée par Alain Hervé au début des années 1970, se présente. Celui qui a été l’un des piliers de la campagne de Dumont est aussi dessinateur. Il fait donc sa propre affiche. "Une nuit, je me suis installé devant ma table à dessin. Il fallait que les écologistes attirent l’attention par le biais d’une affiche originale. J’ai dessiné, dessiné toute la nuit, fumant cigarette sur cigarette. J’avais à la fois envie de me faire plaisir et de représenter le quartier de façon idéal. Résultat : cette affiche est restée longtemps le symbole du mouvement écologiste à Paris", détaille Lalonde dans son livre Sur la vague verte.
D'Actuel à la Gueule Ouverte : écologie et contre-cultureDes illustrateurs connus qui ont fait des dessins pour la cause écolo, Sempé n’est pas le plus prolifique. Ron Cobb et Crumb ont longtemps sévi dans la presse underground comme Actuel. Reiser aussi a fait quelques dessins, notamment pour défendre l’énergie solaire. Aux débuts de l’écologie politique, dans les années 1970, des journaux écolos comme Le Sauvage d’Alain Hervé ou La Gueule Ouverte de Pierre Fournier s’appuient beaucoup sur ces dessins satiriques. L’écologie politique se vit alors plus comme une contre-culture que comme un mouvement voulant s’institutionnaliser.
"Occupons le site nucléaire", intime cette affiche qui date de 1976, dessinée par Raf. Dès le printemps 1976, un vaste mouvement s’organise pour lutter contre le surgénérateur Superphénix. Le 31 juillet 1977, plus de 60.000 personnes se rendent autour du site. Les organisateurs écolo et non-violents doivent composer avec une frange qui veut en découdre. "Un Western grandeur nature", écriront plus tard Jean-Luc Bennahmias et Agnès Roche dans "Les verts de toutes les couleurs". Les affrontements feront un mort : Vital Michalon, un enseignant de la Drôme.
Au Larzac, "la lutte continue"C’est, avec les luttes anti-nucléaires ou la préservation du parc de la Vanoise, l’un des premiers combats de l’écologie politique. L’affiche date de 1974. La mobilisation contre l’extension du camp militaire du Larzac sera longue et se soldera par une victoire avec l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. L’affiche est du PSU. En 1974, l’écologie politique n’a pas encore de parti, il faudra attendre pour cela dix ans. A gauche, le PSU est la formation qui paraît le plus sensible à ces enjeux. En 1975, le PSU édite une autre affiche : "Non aux centrales nucléaires, inutiles, dangereuses, chères", peut-on lire en gros.
Source: JDD papier

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