POLITIQUE - Pendant que l'opposition reproche à François Hollande de s'être pris pour "un conseiller Pôle Emploi" jeudi soir sur TF1, une demandeuse d'emploi un peu particulière raconte son inscription à l'agence pour l'emploi.
Dans la nuit, l'ancienne eurodéputée Sandrine Bélier a publié un long message sur sa page Facebook. Le titre: "Mon inscription à Pôle Emploi".
Depuis 2009, Sandrine Bélier était élue au Parlement de Strasbourg sous l'étiquette Europe Ecologie. Le 25 mai dernier, avec 6,1% des voix, sa liste n'a pas obtenu un seul siège dans le Grand Est. Aujourd'hui, cette politique de 41 ans, diplômée en droit de l'environnement, est donc à la recherche d'un nouvel emploi. Elle raconte:
"J'ai d'abord rédigé ce texte pour ma famille, puis je me suis dit que je pouvais aussi le poster sur ma page Facebook, explique l'ancienne élue au HuffPost. Ce qui m'a poussée à le faire, c'est d'avoir entendu le récit d'une chômeuse de 45 ans dans les médias jeudi, puis le fait que beaucoup de personnes pensent que je suis toujours élue. A partir du moment où on a l'étiquette d'homme ou de femme politique, les gens ont tendance à penser qu'on l'est à vie, ça n'est pas vrai."
Avant d'être élue au Parlement européen, Sandrine Bélier a été directrice d'Alsace Nature, puis à la tête de France Nature Environnement. Aujourd'hui elle recherche un poste de "directrice juridique", ou "directrice stratégique". Voilà ce qui est écrit dans son dossier Pôle Emploi.
"Je n'ai pas 35.000 euros à mettre dans une formation scolaire", plaisante-t-elle à propos d'Arnaud Montebourg récemment inscrit en école de commerce. Après le 25 mai, je me suis inscrite sur le site de l'Apec (un portail d'offres d'emploi pour les cadres), j'ai complété mon CV sur LinkedIn, puis j'ai ciblé mes recherches, énumère Sandrine Bélier. A vrai dire, je pensais trouver plus facilement, plus rapidement. C'est aussi ce que mes proches m'avaient soufflé après la défaite. Mais non, mon téléphone n'a pas explosé sous les propositions d'emploi. Il me reste deux mois d'indemnités parlementaires, il était temps que j'officialise mon statut de demandeuse d'emploi."
"Désolée Monsieur Sapin, je viens grossir les chiffres", conclut-elle.