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SuisseFin de l'octroi facilité de visas aux familles de Syriens

Les Syriens ayant de la famille en Suisse ne pourront plus obtenir un visa plus facilement et plus rapidement. Le Département fédéral de justice et police (DFJP) a levé vendredi cet assouplissement provisoire des conditions d'octroi pour les ressortissants touchés par la guerre, estimant que la plupart des personnes menacées y ont recouru.

Un grand nombre de Syriens ont fait usage de la possibilité d'obtenir rapidement et sans formalité excessive un visa d«entrée pour un séjour temporaire en Suisse, indique le DFJP. Depuis l'allègement des mesures décidé le 4 septembre en raison de l'aggravation du conflit, 719 Syriens sont entrés en Suisse, dont 475 femmes et enfants.

Parmi elles, 385 ont déposé une demande d'asile. Quelque 1600 visas ont été délivrés au total et près de 5000 personnes supplémentaires ont pris rendez-vous dans une représentation suisse pour y remplir une demande de visa.

Plusieurs mois d'attente

Outre les conjoints et les enfants mineurs des Syriens disposant d'un permis B ou C, voire naturalisés, l'assouplissement concernait les grands-parents, parents, enfants de plus de 18 ans et petits-enfants. Les frères et soeurs de Syriens séjournant en Suisse et leurs familles directes pouvaient aussi en profiter.

La plupart des personnes se trouvant dans une situation de détresse immédiate et pouvant prétendre à l«obtention d«un tel visa ont probablement fait usage de cette possibilité, selon le DFJP. Il s'agissait d'une aide efficace et pragmatique, a relevé devant les médias à Berne la ministre de la justice Simonetta Sommaruga. Cette mesure transitoire a été utile et l'objectif visé atteint.

Des difficultés sont toutefois aussi apparues. Vu la quantité de demandes de visas déposées, certaines représentations, notamment celle d'Istanbul, affichent des délais d'attente de plusieurs mois. Cela contredit l'esprit des facilités adoptées, qui se voulaient rapides et provisoires.

Conditions plus sévères

Les demandes des personnes déjà annoncées seront traitées dans les meilleurs délais, assure le gouvernement. Mais ces Syriens devront s'engager à habiter chez leurs proches, qui seront tenus de leur adresser une lettre d'invitation dans laquelle ils s'engagent à subvenir à leurs besoins. Ce durcissement est déjà en vigueur depuis la mi-novembre.

Interrogée sur le fait que la Suisse s'était peut-être fait piéger par son offre d'allègement, Simonetta Sommaruga a répondu qu'il s'agissait dès le départ d'une mesure transitoire. Et de rappeler que la Suisse poursuit son aide humanitaire: elle a débloqué 50 millions de francs pour les réfugiés syriens dans les pays voisins.

Critiques de l'OSAR

Les membres de la famille nucléaire ne sont pas concernés par la levée de l'assouplissement. Ils pourront continuer à bénéficier du regroupement familial. De même, les personnes dont la vie ou l'intégralité corporelle est menacée pourront demander un visa humanitaire.

Dans un communiqué, l'Organisation d'aide aux réfugiés (OSAR) estime que la levée des facilités d'octroi de visas intervient trop tôt. De nombreux réfugiés syriens qui se sont rendus auprès d«une représentation helvétique dans les pays voisins «pensant de bonne foi y obtenir une autorisation d«entrée, se retrouvent aujourd'hui dans une impasse».

Ils ne peuvent en effet ni entrer en Suisse, ni retourner dans leur pays. Berne «porte une responsabilité à tout le moins morale de venir en aide aux réfugiés syriens échoués». L'OSAR exige que les allégements en matière de visas soient maintenus pour les cas de rigueur.

Arrivée du premier contingent

La mesure ne concerne pas le contingent de 500 réfugiés syriens «particulièrement vulnérables» qui doivent être accueillis ces trois prochaines années en Suisse. Les trente premiers à en bénéficier - sept familles, dont neuf femmes et quinze enfants - sont arrivés vendredi au centre d'accueil d'Altstetten (ZH), d'où ils seront transférés dans le canton de Soleure. Il s'agit surtout de femmes et d'enfants mais aussi de personnes handicapées.

ats