
S'il est confirmé, ce plan fera certainement l'objet d'une nouvel affrontement entre Barack Obama et les républicains du Congrès. D'après un article du New York Times, jeudi 13 novembre, le président américain envisage de régulariser par décrets jusqu'à cinq millions d'étrangers en situation irrégulière.
Les mesures envisagées, qui visent à apporter une solution aux millions de personnes sans papiers qui vivent aux Etats-Unis, en majorité des Mexicains, pourraient s'inspirer du programme créé en 2012 pour les clandestins arrivés enfants sur le territoire américain. Selon des responsables américains cités anonymement par le New York Times, les parents d'enfants ayant la citoyenneté américaine ou un permis de séjour permanent (carte verte) pourraient se voir offrir, pour une durée déterminée, des papiers leur permettant de travailler légalement et d'être protégés d'une expulsion.
PAS D'ANNONCE AVANT LE RETOUR D'OBAMA SAMEDI
Le nombre de personnes concernées dépendra des critères qui seront finalement choisis par le président, notamment le nombre d'années de présence aux Etats-Unis. Au total, environ 11,7 millions de personnes sans papiers vivent aux Etats-Unis, selon le Migration Policy Institute, sur une population d'environ 319 millions d'habitants.
Barack Obama rentrera samedi à Washington d'une tournée asiatique, et aucune annonce officielle ne devrait avoir lieu avant son retour. « Le président est proche d'une décision finale », a dit jeudi son porte-parole, Josh Earnest. « Je pense que le président recevra des recommandations finales assez rapidement, mais certainement pas avant la fin de son voyage. »
D'autres mesures du plan, qui comporte dix points, selon Fox News, concerneraient notamment la sécurité à la frontière avec le Mexique, la rémunération des policiers qui y sont affectés et les visas pour les étrangers hautement qualifiés.
« AMNISTIE »
Quels qu'ils soient, les décrets présidentiels devraient faire l'effet d'une bombe au Congrès, et être qualifiés d'« amnistie » par les républicains. Les adversaires du président jugent que seul le Congrès a le pouvoir d'agir pour régulariser des clandestins, mais Barack Obama a déclaré que sa patience était à bout face au blocage de toute réforme au Congrès.
Un projet ambitieux avait été adopté en 2013 par le Sénat, dominé par les démocrates, mais sous pression de l'aile conservatrice du Parti républicain, les dirigeants de la Chambre avaient préféré botter en touche.
« Ses actes vont déclencher une nouvelle marée d'immigration clandestine », a mis en garde mardi le sénateur républicain Jeff Sessions. Avec d'autres collègues conservateurs, il a annoncé qu'il tenterait d'utiliser le vote de la prochaine loi de finances comme moyen de pression pour couper les fonds à l'administration fédérale qui sera chargée de mettre en place les régularisations.
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