
INTERNATIONAL - L'organisation Etat islamique (EI, également connue sous le nom de Daech) a exécuté un de ses hauts responsables accusé de détournement de fonds et de vol, a indiqué vendredi 14 novembre l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"L'EI a exécuté un haut dirigeant du groupe de nationalité syrienne, le décapitant et le crucifiant" dans la province de Deir Ezzor (est), a annoncé l'OSDH. Il était accusé de "prendre de l'argent aux musulmans (...) et de détourner des fonds de l'EI", a ajouté l'ONG.
L'OSDH a diffusé une photo de l'homme décapité, identifié sous le nom de Jalaybeeb Abou Muntather, qui pendait sur croix improvisée. Un document manuscrit accroché à lui comportait les détails du jugement, rendu, selon ce texte, par le "commandeur des croyants", le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi.
Crimes contre l'humanité et crimes de guerre
Il n'a pas été établi clairement quel rôle jouait cet homme au sein de l'EI ni quand précisément il a été tué, mais sa mort a également été rapportée sur des réseaux sociaux et par des militants.
Selon l'OSDH, l'exécution a été annoncée par des haut-parleurs dans les zones contrôlées par l'EI. En dépit de son exécution, l'homme sera enterré dans un cimetière musulman, a précisé l'ONG.
Les jihadistes de l'EI, également présents en Irak, exécutent régulièrement des individus accusés de crimes divers, allant du vol et viol à la violation de l'interprétation extrême que fait le groupe de la loi islamique.
L'EI, accusé vendredi par l'ONU de se livrer en Syrie à des crimes contre l'humanité et des crimes de guerres, contrôle la majeure partie de Deir Ezzor, province pétrolière de l'est syrien.
Important revers des jihadistes en Irak
Dans ce contexte, les forces irakiennes ont repris vendredi, après quatre semaines de combats, la ville stratégique de Baïji, près de la plus grande raffinerie d'Irak, dans l'un de leurs rares et plus significatifs succès face aux jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Selon des responsables irakiens, les forces de sécurité, aidées par des miliciens chiites et des tribus sunnites et appuyées par un soutien aérien de la coalition internationale, ont réussi à chasser les jihadistes qui contrôlaient la ville depuis plusieurs mois.
Il s'agit de la plus grande ville reprise par les forces armées depuis le début le 9 juin de l'offensive fulgurante du groupe ultra-radical sunnite qui lui a permis de s'emparer de larges pans de territoire au nord et à l'ouest de Bagdad.