Le sujet fait polémique à chaque départ, ou presque, d'un grand patron. Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, s'est prononcé, mardi 18 novembre, pour la suppression des retraites chapeau, s'exprimant ainsi devant les députés :
« J'ai demandé avec Michel Sapin [le ministre des finances] qu'une mission de l'Inspection générale des finances soit faite pour que (...) nous puissions trouver une vraie solution pour supprimer les retraites chapeau et les remplacer par un régime de droit commun plus lisible pour tous les Français. »
Evoquant le cas de l'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard, pour lequel il dit avoir demandé des « informations » – une procédure est en cours au pénal après une plainte de la CFE-CGC contre cette retraite dénoncée comme illégitime –, mais aussi des controverses plus anciennes concernant l'ancien patron de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin ou encore le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, le ministre a critiqué « des montants incompréhensibles et aujourd'hui indéfendables ».
LA RETRAITE CHAPEAU, « DÉFENDABLE » DANS CERTAINS CAS
Après un tollé il y a un an autour de la retraite chapeau de 21 millions d'euros de M. Varin, que ce dernier avait finalement abandonnée, le gouvernement avait choisi la voie de l'auto-régulation pour les entreprises, qui se sont dotées d'un code de bonne conduite. Ce dernier, non contraignant, recommande de plafonner ces dispositifs à 45 % du revenu de référence.
L'Etat avait alourdi la fiscalité sur ces dispositifs par lesquels des entreprises versent un supplément à leurs anciens cadres, en plus de la retraite du régime de base et des retraites complémentaires, et avait voté contre dans les entreprises où il était actionnaire. « Nous devons aujourd'hui aller plus loin », a déclaré Emmanuel Macron, tout en nuançant :
« La priorité c'est de renvoyer à la responsabilité personnelle. [...] Aucune loi ne remplacera l'éthique des dirigeants. »
M. Macron a jugé le principe de la retraite chapeau était « défendable » dans d'autres cas que celui des grands patrons et précisé: « Je ne veux pas avoir un discours simpliste qui conduirait à inquiéter certains Français. »
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