"Il y a le vrai (Premier ministre, Manuel Valls) et puis il y a celui qui est à la manoeuvre", a déclaré M. Lepaon sur France Inter.

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"Quand on voit l'ensemble des sujets qui sont traités" dans le projet de loi "activité" que M. Macron doit présenter en conseil des ministres le 10 décembre, "ça remet en cause le ministre du Travail sur ses prérogatives, ça remet en cause le ministre de la Justice quand on parle de la réforme des élections prud'homales", a-t-il poursuivi.

Qualifié de "fourre-tout" par certains, le futur projet de loi pour l'activité comprendra des mesures sur le travail dominical, les prud'hommes, les professions réglementées, l'épargne salariale ou encore les autoroutes et les transports.

Le secrétaire général de la CGT a, par ailleurs, dénoncé les "vieilles recettes" du ministre de l'Economie, qui "datent d'il y a presque 20, 25 ans."

Thierry Lepaon a regretté que ce soit "aujourd'hui l'économie qui décide des conditions de vie et de travail et pas l'inverse", y voyant "un sujet d'affrontement entre Emmanuel Macron et la CGT".

Sur le travail dominical, il estime également qu'un assouplissement ne donnerait "pas de pouvoir d'achat aux gens".

"Les +volontaires+ pour travailler le dimanche sont en fait des gens qui ont des contrats complètement atypiques qui, forcément, quand on leur propose de travailler un peu plus pour gagner un peu plus, sont contraints de dire +oui+", a-t-il dénoncé.

Autre pomme de discorde: les 35 heures. Le ministre a dit jeudi vouloir les "défendre sans pour autant les mettre sur un piédestal", en insistant sur le dialogue social à l'intérieur des entreprises pour d'éventuels aménagements.

"La cible d'Emmanuel Macron, et je trouve dommage qu'il ne le dise pas, (ce sont) les fonctionnaires", a affirmé M. Lepaon, moins de deux semaines avant les élections du 4 décembre dans la fonction publique.

"Je pense que son idée, c'est de remettre en cause le cadre légal du travail et les fameuses RTT chez les fonctionnaires, et comme il n'a pas le courage de le dire comme ça, il dit +il faut qu'on discute globalement des 35 heures+", a-t-il accusé.