Juppé hué à Bordeaux sous les yeux de Sarkozy
VIDEO. L'ex-Premier ministre ne s'est pas dégonflé devant les militants sarkozystes. "Je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule", a-t-il lancé.
Par Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le , mis à jour le
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, samedi 22 novembre 2014. MEHDIFEDOUACH/AFP
Alain Juppé sifflé chez lui à Bordeaux. Le maire UMP a été hué au début du meeting que tenait Nicolas Sarkozy, ce samedi 22 novembre à Bordeaux, pour avoir parlé du "rassemblement de la droite et du centre" et évoqué "une "primaire ouverte" en vue de la présidentielle de 2017.
Devant une foule de plus de 4.000 personnes, qui se pressaient dans le Hangar 14 sur les berges de la Garonne dans une ambiance surchauffée, Alain Juppé a lancé :
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Je suis convaincu qu'il faut un large rassemblement de la droite et du centre si nous voulons battre la gauche", en 2017.
Aussitôt, des "hou hou" ont fusé, couvrant la voix du maire de Bordeaux, tandis que la foule scandait "Nicolas, Nicolas".
"Je répète : l'UMP a été constituée sur la base de la droite et du centre. Je continuerai à le dire", a poursuivi Alain Juppé, bravant les huées, qui ont redoublé lorsqu'il a ajouté qu'il fallait "préparer une primaire ouverte" en 2016. "Nicolas, Nicolas", a de nouveau scandé la foule.
Juppé tacle Sarkozy
Vous me connaissez, et je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule", a-t-il lancé face aux sifflets.
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Nicolas Sarkozy a été accusé cette semaine de s'être prononcé samedi dernier pour "l'abrogation" de la loi sur le mariage homosexuel sous la pression des militants de l'association Sens commun devant lesquels il s'exprimait.
L'entourage d'Alain Juppé a confié à un journaliste de BFMTV que le maire de Bordeaux n'avait guère apprécié que Nicolas Sarkozy n'intervienne pas pour stopper les sifflets de la foule.
N. Sarkozy a commis une "grave erreur politique" en n'arrêtant pas les sifflets contre A. Juppé dit l'entourage du Maire de Bordeaux #UMP
— Damien Fleurot (@DamienFleurot) 22 Novembre 2014
Nous n'avons pas le droit de nous diviser", a répondu Nicolas Sarkozy.
"Ce qui s'est passé entre Jean-François Copé et François Fillon [fin 2012], a été indigne", a-t-il ajouté, affirmant qu'il refusait de "donner le spectacle des mêmes querelles".
"Il n'y a pas d'élection présidentielle en 2014, 2015, 2016. C'est le temps du collectif, pas le temps présidentiel", a-t-il martelé.
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A la foule qui écoutait à présent sans broncher, l'ancien président a également lancé : "oui à la droite et le centre mais un centre qui a choisi clairement" son positionnement. "Aucun d'entre nous ne peut réussir seul. Alain aura besoin de moi, j'aurai besoin de lui", a-t-il également affirmé, sous les applaudissements.