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Gaza, les racines d’une guerre

En quelques semaines, cet été, un deuil national s’est mué, après la mort de trois adolescents israéliens, en conflit militaire meurtrier. Les répliques de ce séisme secouent toujours Jérusalem, en proie aux attentats et aux émeutes

Par  (Jérusalem, correspondance),  (Jérusalem, correspondant) et

Publié le 29 octobre 2014 à 22h59, modifié le 19 août 2019 à 14h26

Temps de Lecture 15 min.

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La voix est étouffée. « Ils m’ont kidnappé… » A l’autre bout du fil, le standardiste de la police israélienne entend mal. « Allô ? Allô ? » Plus de réponse. Puis une voix masculine : « Baisse la tête ! » Des coups de feu. En arrière-fond, le son d’une radio. « On en a ramené trois ! » Des chants, des cris. Nous sommes le 12 juin 2014. Trois adolescents juifs viennent d’être enlevés en Cisjordanie : Naftali Fraenkel et Gilad Shaar, 16 ans, Eyal Yifrach, 19 ans.

Les victimes étudient dans des yeshivas (écoles religieuses). Coutumiers des déplacements en stop – l’un vit dans une colonie, les deux autres en Israël –, les trois jeunes se trouvent, le soir du drame, au bord d’un axe routier important près de la petite colonie juive de Kfar Etzion. Ils veulent rentrer chez eux. Leurs corps ne seront découverts que 18 jours plus tard, dans un champ, à environ 3 kilomètres de Halhul, au nord d’Hébron. Sans doute pressés de fuir, les criminels ne les ont que partiellement dissimulés.

L’enquête commence par une quasi-certitude, celle de la mort des adolescents dès le soir de leur enlèvement. Pourtant, au lieu de préparer l’opinion publique au deuil, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou va organiser une mobilisation militaro-cathodique qui électrise la population.

Trois mois de cavale

L’intégralité de la bande audio n’est pas diffusée au cours des premières semaines – 2 min 9 qui laissent peu de doute sur le sort des adolescents, en raison des coups de feu. Pendant ce mois de juin, leurs noms, leurs sourires, leurs visages occupent les écrans et enflamment la classe politique. Ils déclenchent une mécanique de rétorsion qui conduira, rouage après rouage, à une nouvelle opération israélienne contre le Hamas, dans la bande de Gaza.

Un énorme cafouillage, dès l’enlèvement, ralentit le travail du Shin Bet, le service de sécurité intérieure. Lorsque l’un des trois jeunes Israéliens tente de donner l’alerte depuis son portable, le standardiste hésite. Il informe deux supérieurs, mais ceux-ci concluent à une mauvaise blague ou à une fausse alerte, après avoir écouté l’enregistrement. Ils essaient en vain de rappeler le numéro, sans prévenir immédiatement le service de sécurité intérieure comme l’exige le protocole. Les recherches débutent donc avec plusieurs heures de retard. La voiture des criminels, une Hyundai, est retrouvée incendiée à environ 15 kilomètres de l’endroit où les corps seront localisés. Ses occupants ont disparu. Leur cavale va durer trois mois.

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