Djihadistes français : comment l'ère du vide produit des criminels mondialisés

FIGAROVOX/EXTRAITS - Alors que plusieurs Français ont été reconnus dans une nouvelle vidéo de Daech, Pierre Vermeren s'interroge sur le lien entre l'attirance de jeunes pour le djihad et la disparition de nos valeurs culturelles.
Passer la publicité Passer la publicitéPierre Vermeren est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Paris 1.
La descente aux enfers d'une poignée de jeunes Français devenus des criminels mondialisés promis à la mort n'est pas anecdotique. «L'assimilation» à rebours d'un jeune franco-portugais au sein d'une nouvelle «secte des assassins», vieille connaissance des historiens du Moyen Orient, est symptomatique d'un pays qui ne propose parfois que la négation de son histoire, de ses codes sociaux et de ses valeurs culturelles. La chose est immédiatement relativisée, et la «folie» sera invoquée. Mais après les crimes de sang antisémites, après la protection recherchée par une poignée de jeunes Françaises auprès de matamores polygames qui leur offrent la burqua, après le départ de centaines de jeunes gens vers l'enfer syrien, peut-être convient-il de s'interroger?
Certes, on aura tôt fait de rappeler que cela ne touche qu'une poignée d'individus sans repères, dont on a lavé le cerveau. Ou encore qu'à toute époque des hommes du nord se sont enfui au sud de la Méditerranée («Si faccio turco»), et qu'à l'inverse, des milliers d'hommes du sud ont trouvé refuge ou asile au nord. Ou encore qu'à chaque génération, de la Division Charlemagne aux sectes millénaristes des années quatre-vingt, ou des mouvements révolutionnaires aux gangs criminels, une fraction de la jeunesse, éprise de radicalité, épouse la cause suicidaire qui accélérera son trépas. Le jeu de la mort et du hasard.
Mais dans un pays porté au contentement de soi (tout va pour le mieux dans le meilleur du monde) autant qu'au dénigrement de son expérience (du passé faisons table rase), cela commence à faire beaucoup, d'autant que l'accumulation d'indices et de faits sociaux s'accélère. Nos élites se réjouissent de la disparition des idéologies, religieuses comprises, désormais réservées aux peuples primitifs ou anciens. Pourtant, les idéologies de notre temps, aussi accablantes qu'omniprésentes, se portent très bien...
Découvrez l'intégralité de la tribune de Pierre Vermeren ici ou dans le Figaro du 25 novembre.
mêmepaspeur2707
le
On a voulu la séparation de l'Eglise en lui soutirant tous les pouvoirs, on a voulu abolir l'éducation religieuse dans les écoles, on a voulu ridiculiser les institutions religieuses et les familles croyantes, seules à pouvoir donner une discipline et une morale aux enfants, voilà le résultat.
carnute1
le
Après le constat, le mode d'emploi préconisé pour sortir de cette spirale autodestructrice ?