De Milan à Turin, en passant par Naples et Rome, les heurts se multiplient dans les quartiers populaires des grandes villes italiennes, constate l’hebdomadaire de centre droit. Parmi le plus emblématique de tous, le cas de Tor Sapienza (quartier périphérique situé dans l’est de Rome), où des manifestations anti-immigrés ont dégénéré courant novembre et fait plusieurs dizaines de blessés. Mais Tor Sapienza n’est que la “partie émergée de l’iceberg”.

Première cause de ces heurts : une crise économique qui n’en finit pas et qui “met en concurrence Italiens et immigrés, pour le travail, les logements sociaux, les crèches” et exacerbe la haine de l’autre. Parallèlement, la Ligue du Nord (parti d’extrême droite) a de nouveau le vent en poupe (10 % d’avis favorables). “Les Italiens ne sont pas foncièrement racistes, analyse le sociologue Marzio Barbagli, mais ils se sentent complètement abandonnés par l’Etat.”