Les indemnités des élus régionaux pourront augmenter de 30 millions d'euros
La réforme territoriale, votée mardi en seconde lecture à l'Assemblée nationale, ne revient pas sur les indemnités accordées aux élus régionaux, qui pourraient ainsi augmenter mathématiquement de plusieurs millions d'euros. Le gouvernement avait pourtant déposé un amendement sur le sujet, en vain.

C'est un volet qui n'est pas abordé dans le projet de loi sur la réforme territoriale, voté mardi pour la seconde fois par les députés . La question des indemnités des élus régionaux est pourtant directement concernée par le texte du gouvernement. Celles-ci pourront augmenter dans une majorité des 12 nouvelles régions (hors Corse) redessinées par l'Assemblée nationale. Selon notre décompte, le coût supplémentaire s'élèverait à 5,77 millions d'euros par an, soit 30,3 millions d'euros sur l'ensemble de la prochaine mandature, de janvier 2016 à mars 2021*. Une somme qui contraste avec les dizaines de milliards d'économies que le gouvernement espère réaliser grâce à cette réforme.
Pourquoi une telle hausse? Si les indemnités des élus sont votées par les conseils régionaux, leur montant maximal est fixé par les législateurs. Ce "plafond" est déterminé en fonction de la population de chaque région. Il existe aujourd'hui quatre échelons , qui ne sont pas remis en cause dans le projet de loi :
- Pour les élus d'une région de plus de trois millions d'habitants, le plafond est de 2.661,03 euros bruts par mois.
Aujourd'hui, cela concerne les régions Ile-de-France, Aquitaine, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Pays-de-la-Loire, PACA et Rhône-Alpes, selon les populations valables au 1er janvier 2014 authentifiées par décret .
- Pour les élus d'une région de deux à trois millions d'habitants, il est de 2.280,88 euros par mois.
A savoir : Centre, Languedoc-Roussillon, Lorraine et Midi-Pyrénées.
- Pour les élus d'une région d'un à deux millions d'habitants, il est de 1.900,74 euros par mois.
C'est le cas des régions Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Picardie et Poitou-Charentes.
- Enfin pour les élus d'une région de moins d'un million d'habitants, il est de 1.520,59 euros par mois.
Ici, la Lorraine et Corse (mais qui n'est pas concernée par la réforme actuelle).
Un amendement du gouvernement n'aboutit pas
Avec la nouvelle carte des régions , presque toutes les nouvelles entités - à l'exception du Centre qui reste seul et de la fusion Bourgogne-France Comté qui rassemblera 2,9 millions d'habitants - seront concernées par le seuil maximal. Ainsi, un élu du Limousin qui bénéficiait de 1.520 euros pourra demain être indemnisé à hauteur de 2.660 euros. De même, les conseillers normands touchant 1.900 euros pourraient voir leurs indemnités augmenter de 700 euros. Dans le détail, la nouvelle région Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine est celle dont le coût qu'engendrerait cette hausse des indemnités est le plus élevé (1,5 million d'euros sur un an, 8 millions sur un mandat), devant l'Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes (5,8 millions d'euros en 5 ans) et la Normandie (4,9 millions). Au total, sept régions sur 12 - celles crées par fusion de régions - sont concernées par ces nouveaux plafonds.
Infographie :
Coût supplémentaire par région que pourrait engendrer la hausse des plafonds, dans l'hypothèse où l'ensemble des conseillers d'une région sont indemnisés à hauteur du taux maximal.
Un nouveau barème avait été voté le mois dernier par le Sénat mais annulé par la commission des Lois de l'Assemblée nationale. En séance publique , deux autres amendements avaient été déposés pour revoir ces montants maximaux : l'un porté par l'UDI, l'autre par... le gouvernement. Présent devant les députés la semaine dernière, le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, proposait ainsi un autre tableau pour "éviter la hausse des indemnités des conseillers régionaux". "Le gouvernement veut créer les conditions pour ne pas accroître les dépenses de fonctionnement des régions, et c’est le sens de notre proposition", justifiait-il. Mais le groupe socialiste et le rapporteur PS du texte, Carlos Da Silva , avaient émis des avis défavorables, faisant valoir un problème "d'équité" voire d'inconstitutionnalité : certains élus auraient vu selon ce barème leur plafond d'indemnités baisser, d'autres augmenter.
"Je n'imagine pas que les élus décident de s'augmenter"
Contacté par leJDD.fr, Carlos Da Silva assume ce désaccord et mise sur la bonne foi des élus régionaux. "La loi fixe le plafond, mais beaucoup d'élus ne sont pas indemnisés à hauteur maximale de ce qui leur est permis", explique le suppléant de Manuel Valls. Et d'ajouter : "Je n'imagine pas, dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui, que les élus décident de s'augmenter". Le représentant de l'Essonne se dit toutefois "disponible pour aborder de nouveau ce sujet" avant la fin du parcours législatif du texte, qui doit passer en fin de semaine par une commission mixte paritaire composée de députés et de sénateurs. "C'est un sujet sérieux qui mérite un vrai débat. Mais je ne souhaite pas qu'on l'aborde avec démagogie", fait-il remarquer. En nuançant toutefois : "On est aussi dans une perspective où les conseils régionaux vont avoir des compétences renforcées. La question est donc de savoir quelle est la juste indemnité pour un juste investissement. Ce n'est pas à travers ce texte redéfinissant la carte des régions qu'il convenait de la poser."
* Nos calculs ont été effectués à effectif constant pour chaque conseil régional, tel que le prévoit le projet de loi. Ces sommes sont rapportées à la totalité des conseillers de chaque région bien que, dans le détail, les élus membres de la commission permanente, les vice-présidents et le président de la région perçoivent des indemnités supérieures à celles des autres conseillers.
** Le conseil régional d'Ile-de-France comptera 209 élus en 2016, contre 208 actuellement .
Cliquez sur l'image pour accéder à l'infographie interactive.

Source: leJDD.fr

«Putain de juive», «on va te démolir» : Yaël Braun-Pivet à nouveau visée par des menaces antisémites
À la veille d’une séance de dédicace à Bordeaux, la présidente de l’Assemblée nationale a reçu de nouvelles lettres haineuses, mêlant injures antisémites et menaces de mort. Yaël Braun-Pivet, qui a partagé plusieurs extraits sur les réseaux sociaux, dénonce une « haine assumée ».

Budget, réforme électorale, immigration… le ministre Patrick Mignola sort du bois
Le ministre des Relations avec le Parlement réfute le procès en immobilisme. Il annonce un nouveau texte Immigration et la réforme du scrutin législatif pour l’automne. Jeunes, seniors et femmes, le gouvernement veut mettre tout le monde au travail et s’engage sur la réduction du nombre de fonctionnaires.

Le député LFI Andy Kerbrat n’a pas remboursé l’intégralité de l’argent utilisé pour son achat de drogue
L’élu LFI est suspecté d’avoir financé sa consommation de drogue en puisant dans son compte d’avances de frais de mandat. Il avait été interpellé en octobre 2024 en pleine transaction dans le métro parisien.

Déserts médicaux : réguler l’installation des médecins est-il vraiment la seule solution ?
Médecins libéraux, étudiants en médecine et internes sont vent debout contre la proposition de loi sur la régulation de l’installation des praticiens, censée régler l’épineux problème des déserts médicaux. Les syndicats du secteur appellent à la grève les 28 et 29 avril.

«Notre devoir est d’être prêts» : les partis politiques s’organisent en vue d’une nouvelle dissolution
Dans trois mois, Emmanuel Macron aura les mains libres pour dissoudre l’Assemblée nationale. Des Républicains aux socialistes en passant par le Rassemblement national, les formations politiques quadrillent le terrain et préparent leurs investitures, afin d’être prêtes si le chef de l’État venait à appuyer sur le bouton.