Trop souvent, l’Europe a cédé aux forces de la finance. De ce point de vue, l’arrivée de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission était plus qu’un symbole : fruit d’un marchandage qui voyait des forces estampillées progressistes accepter de troquer leurs principes contre des postes, elle semblait donner un blanc-seing aux partisans de la guerre fiscale que mènent les apôtres de l’optimisation.
Chacun connaissait le rôle qu'a joué M. Juncker dans la politique fiscale pratiquée par le Luxembourg. Pour ceux qui feignaient de ne pas savoir, les révélations du LuxLeaks marquent la fin du temps du mensonge.
Les masques sont en train de tomber
L’optimisation, la fraude et l’évasion fiscales sont à nouveau au cœur de l’actualité grâce aux révélations du consortium international des journalistes d’investigation. Ces pratiques nous concernent toutes et tous. Lorsqu’une multinationale ne paie pas tout ou partie de ses impôts, ce sont les PME qui le font à leur place. Quand un riche particulier fait tout ce qu’il peut pour échapper à l’impôt, ce sont tous les autres qui paient à sa place. Chaque année les États européens y perdent 1 000 milliards d’euros de recettes. Ce sont les bases mêmes de l’État social qui sont minées par ce qui s’apparente à du racolage fiscal. Les choses sont claires pour qui veut les voir.
La Commission européenne et les ministres des Finances ne nous feront pas croire qu’il