Infos locales

Infos locales

Un biobus aux excréments humains roule à Bristol, pas encore à Bruxelles

Le biobus qui roule aux excréments humains

© GENeco

Temps de lecture
Jean-Claude Hennuy

Le système anglais a été développé par l'entreprise "GENeco", spécialiste des solutions énergétiques écologiques. En Angleterre, le biobus nouvelle génération roule depuis quelques jours, avec succès, semble-t-il. Il relie la ville de Bath à l'aéroport de Bristol. 40 passagers peuvent monter à bord de ce véhicule pour le moins insolite.

Un système ingénieux

Principal ingrédient de base de ce bio-carburant pour autobus : les excréments humains. Récupérée dans les égoûts avec les eaux usées, la matière première est stockée dans des cuves avec d'autres déchets organiques, comme des déchets alimentaires. Le précieux sésame est alors digéré par des microorganismes, en absence d'oxygène. Il en résulte du biométhane... Un gaz... très naturel... qui servira de carburant au biobus.

Autonomie : 300 km avec un seul plein... l'équivalent des déjections annuelles de 5 personnes! Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le biobus est inodore et surtout très propre; ses émissions de gaz à effet de serre sont 88% moins importants qu'avec un bus diesel classique.

Autre avantage: la source d'énergie est renouvelable et disponible en grandes quantités! Ce biométhane est similaire au gaz naturel... à une différence près: il est produit à partir de matière organique qui n'est pas encore décomposée. Certains composants du mélange sont éliminés pour éliminer les odeurs peu désirables. Le CO2 est éliminé et du propane ajouté pour aboutir au carburant "écologique" destiné au moteur du biobus.

GENeco précise qu'une partie du biogaz produit est destiné aux besoins énergétiques de nombreux foyers. La société anglaise affirme avoir une capacité annuelle de production de 17 millions de mètres cube de méthane. Cela correspond aux besoins énergétiques de la ligne de biobus récemment inaugurée et de 8.300 foyers. L'entreprise prétend pouvoir produire encore beaucoup plus, à terme.

La Stib planche sur d'autres idées, mais est ouverte aux initiatives écologiques innovantes

C'est un des nombreux défis de la Stib : réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Un objectif à atteindre, malgré l'augmentation annoncée de l'offre de transport sur tout le réseau. Pour y arriver, la Stib mène une 50aine d'actions, dont l'utilisation de véhicules de plus en plus propres. L'idée du biobus anglais n'est donc pas passée inaperçue; mais selon Cindy Arents, porte-parole de la Stib, le biobus "au naturel humain" n'est pas à l'ordre du jour. Bien que très peu polluants, inodores et rentables, les nouveaux biobus anglais ne sont donc pas prêts de sillonner les routes bruxelloises. Actuellement, les 638 bus de la Stib roulent au diesel. Les véhicules hybrides sont toujours à l'étude, mais un appel d'offres a été lancé au niveau européen.

Quant à l'achat de bus électriques, ce n'est pas l'option retenue pour Bruxelles; un test l'a montré, le relief de la ville n'est guère compatible avec des batteries à faible autonomie. La Stib développe toutefois d'autres projets. Par exemple, lorsqu'un tram freine, un système ingénieux récupère l'énergie qui serait perdue au freinage. Les nouveaux bus sont moins énergivores et moins polluants. La Stib participe aussi à un projet européen qui vise à réduire les émissions de CO2 du secteur transport public. Il reste toutefois encore pas mal de pain sur la planche pour arriver à réduire drastiquement la pollution de certains véhicules. Mais l'intention y est. Comme dans d'autres villes soucieuses du respect de l'environnement.

Jean-Claude Hennuy

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous