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Un quart des nouveaux médecins en France ont un diplôme étranger

L’Ordre des médecins s’inquiète du fait que le nombre de praticiens qui ont obtenu leur diplôme en dehors de l’Hexagone pourrait atteindre 30 000 en 2020, détournant les règles du numerus clausus.

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Publié le 27 novembre 2014 à 12h13, modifié le 19 août 2019 à 14h11

Temps de Lecture 2 min.

Qui sont les médecins qui s’installent en France avec un diplôme étranger ? Quels sont leurs parcours, leurs diplômes, leurs lieux d’installation ? Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a rendu publique, jeudi 27 novembre, une étude détaillée sur les « flux migratoires et les trajectoires » de ces professionnels de santé qui représentent 8,2 % des 276 354 médecins inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier.

Lire : Santé : l’Europe fait exploser le numerus clausus

Au total, en 2014, l’Ordre a recensé 22 568 médecins titulaires d’un diplôme européen ou extra-européen, parmi lesquels 19 044 exercent de façon régulière. Depuis 2007 – date qui a notamment marqué l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne –, ce nombre a connu une augmentation de 60 %. Pour l’organisme professionnel, cette hausse « a une forte probabilité de se confirmer d’ici à 2020 pour atteindre plus de 30 000 médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France ».

Patrick Romestaing, le vice-président du CNOM, note une tendance déjà relevée en 2013 : près d’un quart des nouveaux médecins qui s’installent chaque année en France ont désormais un diplôme délivré par une université étrangère. Soit environ 1 700 par an. Un chiffre qui suscite des « interrogations » du côté de l’Ordre. « Pourquoi mettre un numerus clausus si celui-ci peut être détourné ? Est-on toujours dans le bon scénario ? », demande-t-il, en précisant toutefois qu’il ne faut pas « déréglementer » ce système mis en place en 1971.

« Débat éthique »

En 2005, une directive européenne a institué une reconnaissance automatique des diplômes européens. Sous réserve d’une « attestation de conformité », les médecins titulaires d’un diplôme européen relèvent donc de la libre circulation et peuvent à ce titre s’installer où ils le souhaitent. Des commissions universitaires doivent en revanche délivrer des autorisations d’exercice au cas par cas pour ceux qui ont un diplôme extra-européen.

Les deux tiers de ces médecins diplômés à l’étranger sont salariés (62,4 %) quand ce pourcentage n’est que de 43,6 % pour les titulaires d’un diplôme français. En majorité, ils choisissent de s’installer dans les régions déjà considérées à forte densité médicale comme l’Ile-de-France (qui regroupe 29 % d’entre eux), Rhône-Alpes, ou Provence-Alpes Côte-d'Azur. Ce qui fait dire à Patrick Romestaing que, « contrairement aux idées reçues, ces médecins ne répondent pas aux difficultés démographiques dans les territoires en tension ».

Autre enseignement de l’étude : 40,9 % des médecins titulaires d’un diplôme non français l’ont obtenu en Roumanie. Actuellement, 840 médecins généralistes exerçant en France sont nés en Roumanie. En 2020, ils devraient être plus de 2 700, estime l’Ordre. Pour Patrick Romestaing, les chiffres de cette étude devraient « lancer le débat au niveau de l’Union européenne sur les conséquences de ces migrations » et même, plus largement, « déboucher sur un débat éthique ». « En effet, dit-il, certains pays se trouvent aujourd’hui en difficulté parce que leurs propres médecins quittent le pays pour venir en France. »

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