Le contrat qui a précipité la chute de Kader Arif dévoilé

Le contrat qui a précipité la chute de Kader Arif dévoilé

GOUVERNEMENTLe secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants a dû quitter ses fonctions le 21 novembre...
Nicolas Beunaiche

N.Beu.

On en sait plus sur le contrat qui a scellé le sort de Kader Arif, le désormais ex-secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants depuis le 21 novembre. Selon Le Monde, l’accord a été signé le 26 février entre le ministère de la Défense et une société dans laquelle les neveux de Kader Arif sont associés. Un document qui vaut à ce proche de François Hollande des accusations de favoritisme.

Avant ces révélations, Arif était déjà empêtré dans des histoires de marchés publics contestés passés entre la Région Midi-Pyrénées et des sociétés dirigées par des membres de sa famille. Jeudi, Mediapart avait également ajouté à la liste des activités familiales une collaboration, en toute légalité celle-ci, avec le candidat Hollande durant sa campagne, via la société AWF Musique, créée par Aissa Arif, le frère de Kader.

Une procédure spéciale

Mais c’est bien le contrat passé avec la Défense qui a scellé le sort du secrétaire d’Etat. Signé par la société All Access, alors que Kader Arif était ministre délégué aux Anciens combattants, il prévoyait des «prestations d'accompagnement», un «entraînement media training» et une «simulation de crise au profit du ministre délégué en charge des Anciens Combattants». Le tout sur trois mois et un montant de 60.000 euros toutes taxes comprises.

Ce contrat a été passé selon une procédure spéciale qui veut que pour certains types de prestations, «les modalités sont librement fixées par le pouvoir adjudicateur [ici, le ministère de la Défense] en fonction de la nature et des caractéristiques du besoin à satisfaire», précise Le Monde. Problème: il fait désormais l’objet de soupçons de favoritisme.

Selon Le Point, c’est Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui a prévenu l’Elysée et Matignon après avoir été informé de l’existence de ce contrat le 22 août. Le secrétaire d’Etat aurait alors été convoqué, et son éviction lui aurait été annoncée lors de cet entretien, avec un départ prévu après les commémorations de la Première Guerre mondiale. Kader Arif a finalement quitté ses fonctions le 21 novembre.