Le prix du baril de brent qui passe sous la barre des 72 dollars (58 euros), on n’avait pas vu cela depuis quatre ans. C’est pourtant arrivé le 27 novembre – alors qu’en juin, il était encore de 115 dollars – et tout indique que la décote va se poursuivre.

Réunis à Vienne le 27 novembre, les 12 Etats membres de l’OPEP ont décidé, à l’instigation de l’Arabie Saoudite, de ne pas réduire leurs quotas de production et donc de ne pas chercher à enrayer la chute des prix. Mais pourquoi ?

Le magazine américain Business Insider explique que “les Saoudiens font délibérément chuter les cours afin de lutter contre la concurrence du pétrole de schiste américain et conserver leur part de marché aux Etats-Unis”. Il se pourrait même que, face à cette concurrence, “l’OPEP ne soit plus capable de contrôler les prix (comme auparavant)”, ce qui fait dire à Business Insider que l’on pourrait carrément connaître “un tournant fondamental dans le marché du pétrole”.

Tous ne partagent pas cette analyse. Ainsi, le think tank Saudi Arabia Oil Policies and Strategic Expectations Center estime qu’il s’agit au contraire d’une stratégie de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis, destinée à “faire pression sur l’Iran pour qu’il limite son développement nucléaire et sur la Russie pour qu’elle revienne sur son soutien au régime Assad en Syrie”, détaille le journal turc Daily Sabah. En effet, “ces deux pays dépendent fortement des exportations de pétrole. Un faible cours du pétrole revient à une perte de revenus, alors que les Etats du Golfe, de leur côté, seront moins affectés par cette chute des prix”.