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Nicolas Sarkozy va poursuivre ses conférences rémunérées

Nicolas Sarkozy lors de sa première conférence à Doha, le 11 décembre 2012.

Nicolas Sarkozy lors de sa première conférence à Doha, le 11 décembre 2012. - Karim Jafaar - El Watan Doha - AFP

Le président de l'UMP n'a pas l'intention d'arrêter de participer aux conférences qu'il donne à travers le monde, qui lui permettent de garder un statut d'homme d'Etat. Une activité "déplacée" pour ses adversaires.

Las Vegas, Doha, Brasilia… Depuis son échec au second tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a entamé une série de conférences mondiales. Le 14 octobre dernier, il était encore à Séoul, en Corée du Sud, pour le World Knowledge Forum, où il est intervenu aux côtés de l'ancien patron de la BCE, Jean-Claude Trichet.

Loin des querelles de l'UMP

Dès son retour, Nicolas Sarkozy avait repris sa casquette de candidat pour assurer un meeting en France. Depuis deux ans, cette activité lui aurait rapporté entre un et trois millions d'euros. Les tarifs ne sont pas rendus publics, mais à titre d'exemple, l'ancien Président aurait facturé 100.000 euros une conférence en Afrique.

Et selon nos informations, Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de s'arrêter maintenant qu'il a été élu. "Ce sont des engagements de longue date, pris depuis près de trois mois", disait son entourage au Monde en octobre dernier, pour justifier que l'ancien Président "respecte ses engagements". Par ailleurs, rien ne lui interdit de le faire dans les statuts du parti.

Des conférences qui permettent à Nicolas Sarkozy de rappeler sa stature d'homme d'Etat. En voyageant à travers le monde, le président de l'UMP montre qu'il parle avec les cadres de son parti, mais il s'affiche aussi avec la Premier ministre sud-coréenne ou encore Barack Obama. Une façon de ne pas se laisser enfermer dans des querelles internes à l'UMP.

L'exemple des Clinton

En privé, Nicolas Sarkozy assure que ces interventions participent au rayonnement de la France. "Je suis fier qu'il y ait un Français qui en fasse", avait lancé Brice Hortefeux, s'appuyant sur l'exemple de Tony Blair et Bill Clinton:"Cela ne choque pas dans leur pays".

L'épouse de l'ancien Président américain, Hillary, en lice pour la primaire démocrate en vue des présidentielles de 2016 aux Etats-Unis, multiplie, elle aussi, les conférences très bien payées. Sa plus récente, à UCLA, l'université de Los Angeles, a été facturée la modique somme de 300.000 dollars, selon le Washington Post. Un exemple sur lequel s'appuie Nicolas Sarkozy. 

Pourtant, la stratégie de l'ancien président est vite devenue un argument pour ses adversaires, qui pourraient choisir d'en faire un sujet polémique. "Chacun a son éthique politique, et Nicolas Sarkozy comme les autres ont la leur", esquive Franck Riester, proche de Bruno Le Maire, sur BFMTV.

Alain Juppé, lui, a attaqué plus frontalement: début octobre sur France 2, il avait reconnu lui aussi donner des conférences, mais "sans demander d'argent. Mais chacun fait comme il veut. C'est une question d'éthique personnelle".

A. K.