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Le Bâton de Plutarque: Blake et Mortimer rejouent la bataille d'Angleterre

Le Bâton de Plutarque, par Yves Sente et André Juillard Blake et Mortimer

En proposant les prémices du Secret de l'Espadon, le tandem Sente et Juillard réussit un tour de force graphique et scénaristique.

Blake et Mortimer

Le précédent album des aventures de Blake et Mortimer, L'Onde Septimus, avait été une grande déception. Cette fois, c'est reparti pour Blake et Mortimer, by Jove! Avec Le Bâton de Plutarque, le tandem Yves Sente et André Juillard signe un formidable album qui convoque toute l'imagerie de la bataille d'Angleterre.

L'intrigue débute au printemps 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale. D'emblée, Sente et Juillard nous offre un splendide combat aérien au-dessus de Londres, dans lequel un kamikaze nazi dans son aile volante est abattu par le capitaine Blake aux commandes de son Golden Rocket expérimental. Puis l'intrique se met en place. Le capitaine Blake, affecté au contre-espionnage, rejoint Mortimer à la base secrète de Scaw Fell, un centre de décryptage qui verra bientôt Alan Turing «casser» le fameux code Enigma.

L'atmosphère du Bâton de Plutarquereplonge clairement le lecteur en pleine guerre. Sente ajoute sa touche personnelle en introduisant dans l'histoire le mode de cryptage le plus vieux du monde, remontant au Ve siècle avant Jésus-Christ et dont Plutarque mentionne l'utilisation, constitué d'un simple bâton et d'une bandelette de cuir.

Il fallait oser se raccrocher au tout premier épisode des aventures de nos deux héros so British créées en 1946 par Edgar P. Jacobs dans Le Secret de l'Espadon pour Le Journal de Tintin. Le scénariste Yves Sente aurait pu facilement se prendre les pieds dans les fils du grand tapis de l'Histoire. D'autant qu'à l'époque Jacobs ose imaginer une intrigue romanesque uchronique qui met en scène la Troisième Guerre mondiale, installant un méchant dictateur mégalomane, l'usurpateur Basam-Damdu, qui dirige «l'Empire jaune», dont le centre névralgique est situé au Tibet. Ce «nouvel Hitler», qui tient plus des grands méchants de comic books façon Empereur Ming de Flash Gordon, déclenche dans L'Espadon une attaque militaire mondiale sur le reste du monde.

Ce 23e album, bien dans la tradition jacobsienne, tient toutes ses promesses.

Aussi rouée que fûtée, l'intrigue d'Yves Sente se présente comme un «prequel» du Secret de l'Espadon. Situé quelques heures avant le déclenchement d'une troisième invasion mondiale, Le Bâton de Plutarque revient sur l'incroyable scénario développé par Jacobs en fournissant des explications et des éclaircissements.

Espionnage, trahison, paranoïa, menace d'une troisième guerre mondiale, retour remarqué d'Olrik, séquence d'anthologie de parachutage nocturne au beau milieu du détroit de Gibraltar: on l'a compris, ce 23e album bien dans la tradition jacobsienne tient toutes ses promesses. Une intrigue riche à lire confortablement installé dans un fauteuil club du Centaur Club.

Le Bâton de Plutarque, par Yves Sente et André Juillard, 64 p., Éditions Blake et Mortimer, 15,95 €.

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