En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école
En République centrafricaine, le retour à une vie normale se sent dans les rues, dans les ministères et désormais dans les écoles. Dans la capitale et les grandes villes, les classes ouvrent depuis 15 jours. Jointe par téléphone, une famille de Bangui témoigne.
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Un vaste programme géré par les autorités et appuyé par l'Unicef est engagé pour relancer le système scolaire en RCA. Si les ouvertures de classes, essentiellement en primaire, se font au compte-gouttes, après deux ans sans école, le soulagement est grand. « Il est bon que les élèves retournent à l’école, s’enthousiasme Christine, commerçante du quartier Gobongo et mère de deux enfants. C’est une bonne chose pour nous, ça aide nos enfants pour avancer. L’éducation, l’enfant, c’est la base de la paix. C'est bon pour tout le monde, c’est très, très bon. »
Christine n'en dira pas plus, sa nièce Flora lui chipe son téléphone. À 10 ans, cette jeune fille sait déjà ce qu'elle veut : « Je suis contente d’aller à l’école, parce que c’est mon avenir. Je veux apprendre des conjugaisons, des langages, des mathématiques, beaucoup de choses. Nous ne voulons pas la guerre. La paix, c’est le vivre bien. Je vous passe mon papa... »
Des écoles pour 600 000 enfants
Le père de famille, Anicet, est fonctionnaire. « C’est grâce à l’école que j’ai appris à parler le français et que, pour le moment, je cause avec vous en français. L’école est une très bonne chose. [Que] les parents décident de lâcher les enfants très tôt sur le chemin de l’école c’est déjà un signe positif, pour la cohésion sociale, pour la paix. »
Le reportage à (ré)écouter
Sur l’ensemble du territoire centrafricain, autorités, Nations unies (notamment l’Unicef), et ONG espèrent d'ici fin décembre ouvrir des écoles pour 600 000 enfants. Et même en brousse, des kits, « l'école en boîte », sont distribués, pour permettre d'apprendre aux enfants dans des conditions difficiles.
« Vive l’école, vive l’école, vive l’école ! », s’exclame Anicet avant de conclure la conversation : « C’est tout ce qu’on peut dire pour nous, les parents, et pour les enfants aussi. Vive l’école ! »
Dans la mesure où une école était ciblée pour servir de campement aux groupes armés, des enfants étaient retirés du système éducatif pour être enrôlés, les enseignants étaient ciblés, etc. Mais nous avons espoir, l’éducation est la clé de la solution des crises récurrentes que connaît ce pays.
Mohamed Fall
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