"Les élections départementales s'annoncent comme un carnage pour la gauche"
INTERVIEW - Yves-Marie Cann, directeur d'études au département opinion de l'institut CSA, tire les enseignements de la législative partielle organisée dimanche dans l'Aube et qui a vu une nouvelle fois le candidat socialiste éliminé au premier tour. Un résultat qui annonce la couleur pour les départementales de mars prochain.
Quels sont les enseignements de cette législative partielle dans l'Aube ?
Il faut toujours être prudent quant à la tentation de vouloir tirer des enseignements nationaux d'une élection locale. Mais ce scrutin est dans la droite ligne des élections de 2014 : en premier lieu, le score du candidat socialiste s'effondre par rapport aux législatives de 2012 (14,7% contre 28,8%, Ndlr) sans qu'aucune autre formation de gauche n'en profite. Le candidat du Front de gauche reste assez loin de la barre des 10% des voix exprimées, celui d'Europe Ecologie - Les Verts ne dépasse pas 5%. Cela confirme qu'il n'y a pas de désir de gauche. La nette démobilisation de son électorat, et plus particulièrement celui du Parti socialiste, favorise donc mécaniquement la droite et encore plus le Front national.
Peut-on aller jusqu'à dire que certains électeurs de François Hollande votent désormais FN?
Il est d'abord certain que l'électorat du FN, sans échapper à l'abstention massive enregistrée dans l'Aube (57,8%), se mobilise mieux que les autres. Cette tendance a déjà été aperçue lors des dernières élections : alors qu'on l'a souvent décrit comme davantage affecté par l'abstention, l'électorat frontiste est aujourd'hui un électorat fidèle. Ensuite, il est difficile de répondre avec certitude mais si l'on se base sur les européennes et notre projection législative parue la semaine dernière , on voit bien qu'une partie de l'électorat de François Hollande en 2012 se reporte aujourd'hui sur le FN : pas loin d'un électeur sur dix pour ce qui est des européennes. Cette portion est certes minoritaire mais significative. Donc oui, la progression du FN dans les urnes peut s'expliquer à la fois par le différentiel de mobilisation et par l'appoint de voix venant de la gauche.
Les résultats de cette législative donnent-ils un avant-goût des départementales de mars prochain, c'est-à-dire avec beaucoup de duels UMP-FN au second tour?
C'est tout à fait envisageable. Pour le dire clairement, ces élections s'annoncent comme un carnage pour la gauche, compte tenu des dynamiques aujourd'hui à l'œuvre. Avec 59 conseils généraux sur 100, la gauche a beaucoup à perdre et il est probable qu'elle perde beaucoup. Ces élections relèvent d'ailleurs d'un nouveau mode de scrutin qui me parait à bien des égards suicidaire pour la force majoritaire sortante.
Avec un seuil de qualification pour le second tour placé à 12,5% des inscrits, les triangulaires risquent d'être rares…
Avec 50% de participation, cela place la barre de qualification à 25% des suffrages exprimés. Un candidat de gauche troisième avec 20% serait éliminé. On peut donc s'attendre en effet à cette situation dans beaucoup de cantons, notamment dans le quart Nord-Est et le Sud-Est de la France, où un nombre extrêmement élevé de seconds tours opposant la droite au FN pourrait avoir lieu.
Là où la participation n'était que de 24% dimanche dans l'Aube, elle atteignait 44% lors des dernières cantonales de 2011. La défaite de la gauche pourrait-elle être moins sévère avec un niveau similaire?
Sur le papier, on pourrait le penser. Mais le niveau d'abstention recensé dimanche a touché tout de même l'ensemble des formations, pas uniquement l'électorat socialiste. Si on est entre 45 et 55% de participation en mars prochain, le regain de mobilisation pourrait donc à l'inverse profiter à tout le monde. En revanche, il faut tenir compte du fait que le renouvellement des départements en mars prochain sera intégral, contrairement aux cantonales de 2011 où il n'était que de moitié. La campagne s'annonçant nationalisée, c'est donc le contexte politique - et notamment l'humeur des Français à l'égard du gouvernement - qui risque de faire la différence. Cela pourrait tirer davantage vers le bas le score des candidats de gauche.
Source: leJDD.fr
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