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Nature & environnement

Les puits de pétrole abandonnés continuent de polluer. Énormément

Une étude de l'université de Princeton montre que le méthane émis par ces puits pourrait représenter la 2e plus importante source d'émissions de ce gaz à effet de serre aux États-Unis.
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Puits de pétrole près de McKittrick, en Californie, le 23 mars 2014
Puits de pétrole près de McKittrick, en Californie, le 23 mars 2014
(c) Afp

"EPA". Les puits de pétrole et de gaz naturel abandonnés continuent de polluer. Ils pourraient représenter une partie importante des émissions non prises en compte de méthane dans l'atmosphère aux États-Unis, un puissant gaz à effet de serre, selon une recherche effectuée en Pennsylvanie et publiée lundi 8 décembre 2014.

Des études précédentes ont estimé à environ trois millions le nombre de ces puits qui ne sont plus exploités sur l'ensemble du territoire américain. Ceux-ci pourraient représenter la deuxième plus importante source d'émissions de méthane du pays, des émissions jusqu'ici non comptabilisées par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

Pour cette dernière recherche, les scientifiques dont Mary Kang, de l'université de Princeton (New Jersey), ont effectué plusieurs dizaines de mesures directes des flux de méthane de 19 puits de pétrole et de gaz abandonnés en Pennsylvanie situés dans différents environnements (forestiers, marécageux, prairies et près de rivières) en juillet, août et octobre 2013 et en janvier 2014.

"TRÈS ÉLEVÉS". Les chercheurs ont constaté que tous ces puits émettaient du méthane, dont trois à des taux "très élevés", trois fois plus importants que la moyenne de la totalité des puits où les émissions ont été mesurées.

En partant de l'hypothèse que les résultats de cette étude sont représentatifs de la situation de l'État, ces chercheurs estiment que les puits de brut et de gaz abandonnés pourraient compter pour 4 à 7% de toutes les sources de méthane résultant des activités humaines en Pennsylvanie.

Les chercheurs appellent à un meilleur recensement des émissions de méthane provenant des puits abandonnés

Ces résultats suggèrent que l'on devrait sérieusement envisager de "quantifier" le méthane s'échappant des puits abandonnés sur l'ensemble des États-Unis car ce phénomène est peu connu, préconisent les auteurs dont les travaux paraissent dans les Comptes-rendus de l'académie des sciences (PNAS).

De plus, ces scientifiques relèvent que les puits examinés en Pennsylvanie datent au moins de 50 ans, ce qui laisse penser que ces émissions de méthane se produisent depuis de nombreuses décennies, peut-être même plus d'un siècle.

RECENSEMENT. Ainsi, les flux cumulés de méthane provenant de ces vieux puits pourraient être beaucoup plus importants que les émissions liées aux fuites qui se produisent dans la production de pétrole et de gaz.

Avec la poursuite à un rythme élevé de l'accroissement de l'exploitation pétrolière et gazière aux États-Unis et dans le reste du monde, le nombre de puits abandonnés va continuer à augmenter, notent ces scientifiques.

Un meilleur recensement des émissions de méthane provenant des puits abandonnés permettra une meilleure compréhension de leur impact sur l'environnement ainsi que l'élaboration et la mise en oeuvre de stratégies et de politiques efficaces pour le minimiser.

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