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Entre 2000 et 2010, l’agglomération de Tokyo a fait passer son parc de véhicules diesel de plus de 60 % à presque zéro. Ce carburant n’a pas été interdit mais la réglementation a été renforcée au point de détourner les habitants vers d’autres carburants.
Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé vouloir interdire les véhicules diesel dans sa ville à l’horizon 2020. Elle n’est pas la première maire d’une grande agglomération à vouloir diminuer les émissions de microparticules dues au diesel. Milan, Athènes, Hong Kong se sont lancés, avec des moyens plus ou moins contraignants. Mais la mégalopole qui est allée le plus loin est, sans aucun doute, Tokyo. La capitale japonaise, forte de 13 millions d’habitants intramuros et 37 millions pour l’agglomération, souffrait de forts épisodes de pollution aux particules fines depuis les années 1960…. Au point, racontent les Tokyoïtes, de ne pouvoir admirer le mont Fuji que quelques jours par an.
Dans les années 1990, le taux de diésélisation du parc japonais était proche de celui du parc français : entre 60 et 70 %. A partir de 1999, sous l'impulsion du gouverneur Shintaro Ishihara, la ville s’est lancée dans une campagne farouchement anti-diesel. Une première étape de sensibilisation a été menée sur la période 2000-2003. Les entreprises ont alors eu trois ans pour renouveler leurs flottes de véhicules ou y installer les filtres antiparticules les plus performants du marché. Dans un souci de compétitivité, TPE et PME pouvaient se faire aider de prêts du gouvernement municipal.
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Amendes et retraits de permis
Dans le même temps, des millions de courriers furent envoyés auprès des propriétaires de véhicules diesel pour les inciter à s’orienter vers des véhicules essence. Enfin, des subventions étaient dégagées afin d’inciter les pétrolier à distribuer largement des carburants diesel à très faible taux de souffre.
En 2003, les réglementations anti-diesel entrent en vigueur à Tokyo et dans trois villes voisines : Saitama, Chiba, et Kanagawa. Des contrôles inopinés sont réalisés sur les véhicules circulant dans la capitale. Par ailleurs, l’agglomération déploie des caméras de surveillance, tantôt fixes sur les grandes voies de circulation, tantôt mobiles sur le reste de la ville. A partir des plaques d’immatriculation, elles identifient les types de véhicules et donc leur motorisation. Pour les contrevenants, les sanctions vont du rappel de la loi au retrait du permis de conduire, en passant par des amendes de plusieurs milliers d’euros. Les années passant, les mesures se durcissent au point de pousser les habitants de Tokyo et les entreprises à délaisser leurs véhicules diesel, voire à délaisser leurs véhicules tout court.
Dans les faits, le diesel n’est pas interdit à Tokyo. Preuve en est, les stations-services de la ville distribuent toujours ce carburant pour les véhicules à même de se plier à la réglementation locale. Les constructeurs automobiles, hostiles à cette réforme dans un premier temps, se sont peu à peu adaptés et le nombre de modèles diesel de leurs gammes a drastiquement diminué, sans toutefois disparaître. Depuis 2012, fort de technologies de plus en plus propres et performantes, on sent une petite renaissance de ces motorisations, en particulier chez le constructeur Mazda mais aussi chez Nissan et Mitsubishi, ainsi qu’à travers des voitures importés de BMW ou Mercedes. Alors qu’en 2012, moins de 1 % des nouvelles immatriculations étaient diesel, elles pourraient atteindre 5 % en 2018.
Ludovic Dupin
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