Le 10 décembre, l’appel de l’intellectuel ouïgour Ilham Tohti,
condamné à la prison à vie pour séparatisme le 24 septembre, a été rejeté. Sept
de ses étudiants ont dans le même temps été condamnés à l’issue d’un procès à
huis clos à des peines allant de trois à huit ans d’emprisonnement pour participation à
une “clique séparatiste”, qui aurait été menée par l’enseignant, selon les autorités
chinoises. A l’heure où la Chine est censée mettre l’accent sur l’Etat de
droit, les deux procès ont cependant été menés de manière distincte, sans
témoignage croisé ni confrontation, s’insurge le site dissident en exil, Beijing
zhi Chun
. Ilham Tohti a toujours professé des positions critiques mais modérées
sur les relations entre les Ouïgours et Pékin.

Deux jours auparavant, huit personnes avaient été condamnées à
mort à Urumqi, capitale de la région autonome du Xinjiang, pour leur
implication dans deux “attaques terroristes” distinctes ayant causé la mort de
près de 40 personnes les 30 avril et 22 mai 2014. Cinq autres
personnes ont été condamnées à la peine de mort avec deux ans de sursis, et
quatre à des peines de prison, précise le site de l’agence officielle Xinhua.

Le 30 avril, alors que le président chinois Xi Jinping était
en visite à Urumqi, des individus avaient fait exploser des engins et attaqué
les passants à l’arme blanche à la gare du Sud. Un passant avait été tué, 79
autres blessés et deux assaillants étaient morts dans l’explosion. Le 22 mai,
des individus avaient foncé en voiture sur la foule dans un marché d’Urumqi
tout en lançant un engin explosif. Quatre assaillants sont morts. Les deux
attaques ont finalement causé la mort de 39 personnes.