Tensions États-Unis/Russie: Le Congrès veut armer l'Ukraine, Obama dit non

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Tensions États-Unis/RussieLe Congrès veut armer l'Ukraine, Obama dit non

Les parlementaires américains ont défié Barack Obama en approuvant à l'unanimité une loi autorisant de nouvelles sanctions contre la Russie et une augmentation de l'aide militaire y compris létale, à l'Ukraine.

La livraison d'armes par les Etats-Unis à l'Ukraine est aujourd'hui juridiquement possible, mais est du ressort du président américain, qui y reste à ce stade opposé et a seulement fourni une assistance non-létale, comme des radars anti-mortiers, des lunettes de vision nocturne ou des gilets pare-balles. Les élus entendent faire pression sur Barack Obama pour qu'il accède à la demande d'armement de Kiev. S'il promulguait la loi sans livrer d'aide militaire létale, il contredirait directement la volonté du Congrès. «Le soutien unanime pour la loi démontre notre engagement ferme à défendre la souveraineté de l'Ukraine», a déclaré le sénateur républicain Bob Corker, coauteur de la loi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, n'a pas indiqué si le président promulguerait la mesure, mais Barack Obama a déclaré jeudi qu'il serait «contre-productif» de renforcer les sanctions anti-russes sans coordination avec l'Union européenne. La loi autorise Washington à renforcer l'aide militaire à l'Ukraine, citant notamment la livraison de munitions anti-chars, anti-blindages et autres, de drones de surveillance, d'équipements de communication. Elle dégage 350 millions de dollars de crédits sur trois ans à cet effet. Le texte a été adopté jeudi à l'unanimité successivement par le Sénat et la Chambre des représentants; pour des raisons techniques, il doit repasser par le Sénat où il devrait selon plusieurs sources parlementaires être approuvé par consensus, puis envoyé au président Obama pour promulgation.

La nouvelle loi du Congrès requiert en outre du président américain qu'il impose des sanctions renforcées contre des entités du secteur russe de la défense (fabricant ou marchand d'armes) transférant des articles de défense en Syrie, en Ukraine, Géorgie ou Moldavie, et participant ainsi, selon les élus, à l'instabilité dans ces pays. La société publique russe Rosoboronexport est visée nommément. Dans le secteur énergétique, la loi autorise des sanctions notamment contre le géant Gazprom, dans le cas où il restreindrait sa fourniture de gaz à l'Ukraine ou des membres de l'Otan. Les mesures de rétorsion incluent des sanctions financières, bancaires, commerciales ou d'exclusion du territoire américain contre les entités visées ou celles établissant des transactions avec elles, selon les cas. Leur déclenchement reste une prérogative de l'administration Obama, qui dispose d'une exemption pour intérêts de sécurité nationale, comme c'est l'usage.

(L'essentiel/AFP)

La Russie menace les États-Unis

La Russie répondra à toute nouvelle sanction imposée par les Etats-Unis dans le cadre de la crise ukrainienne, a affirmé samedi le vice-ministre des Affaires étrangères Serguei Ryabkov au lendemain d'un vote du Congrès américain en faveur d'un durcissement des sanctions contre Moscou. Serguei Ryabkov a dénoncé les "sentiments anti-russes" qui ont présidé selon lui à l'adoption par le Congrès vendredi d'une loi autorisant Washington à livrer davantage d'armes, y compris létales, à Kiev et à adopter de nouvelles sanctions contre Moscou. «Nous considérons l'adoption par les deux chambres de cette loi comme une nouvelle démonstration des sentiments anti-russes et des tentatives de nous dicter des décisions, qui sont pour nous totalement inacceptables», a-t-il déclaré.

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