Les mots sont importants. Les symboles aussi. L’affiche du grand rassemblement de partis néonationalistes auquel a appelé le parti néofasciste italien Force nouvelle est une photo de l’EUR [Esposizione Universale di Roma], ce quartier de Rome construit par Mussolini pour être la vitrine de l’Italie fasciste. L’intitulé du “congrès” n’est autre que : “Europe, une, grande et libre” et fait référence à la devise de la dictature franquiste : Una, grande y libre. Quant au rassemblement, il s’autodéfinit pompeusement : “Mouvement nationaliste des peuples européens”.

Le 20 décembre, formations et partis politiques d’extrême droite de toute l’Europe se retrouveront à Milan, rapporte L’Espresso – qui estime que le “congrès” ne dépassera pas les 300 personnes. Comme pour les concerts néonazis, le lieu précis de la rencontre ne sera dévoilé que quelques heures avant.

“Non au multiculturalisme”

Parmi les invités ayant confirmé leur présence, on compte : les Grecs d’Aube dorée, les Espagnols de Democracia Nacional, les Suédois du Svenskarnas Parti, le Britannique Nick Griffin, président du British National Party (BNP). La grande star de la réunion, toujours selon L’Espesso, sera Udo Voigt, élu au Parlement européen en mai 2014 sous les couleurs du NPD, le parti néonazi allemand. Invités par Force nouvelle, la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles ont décliné l’invitation. Le Front national (FN) ne devrait pas non plus se faire voir à Milan le 20 décembre.

Au menu du rassemblement : le destin de l’Europe. Et un mort d’ordre : NON à l’étranger, au multiculturalisme et à la monnaie unique. “Au désastre causé par la spéculation bancaire, ils [les députés européens, les hommes politiques en place ?] répondent en donnant davantage de pouvoir aux grandes banques et à la grande spéculation cosmopolite. Nous repoussons le modèle qui, à travers l’immigration aveugle du sud du monde, débouche sur une Europe multiethnique, multiculturelle, multireligieuse”, lit-on sur un tract en ligne du “congrès”.

“Tel est le leitmotiv des nostalgiques, nationalistes, néoracistes et fascistes de la porte d’à-côté. Tous ont en commun la rage et la révolte des peuples contre l’ennemi commun qui enlève toujours quelque chose aux citoyens soi-disant purs : la maison, la religion et la culture”, écrit le magazine de centre gauche.