Conséquence de la baisse du pétrole et des sanctions imposées par l'Union européenne à cause de la crise ukrainienne, le rouble, monnaie russe, connaît des accès de faiblesse face aux principales devises sur le marché des changes. Parmi les effets ricochets de cette glissade, en voici trois qui vont vous étonner.
50 milliards de dollars
Si l'on prend les 15 plus grosses fortunes de Russie, on voit que leurs pertes cumulées dépassent 50 milliards de dollars (40 milliards d'euros), selon les données compilées par Bloomberg.
L'une des inquiétudes du Kremlin est la fuite des capitaux ; l'échec de la banque centrale à enrayer l'effondrement du rouble ont remis sur la table l'idée de restrictions administratives, par exemple en limitant les mouvements de capitaux. Il pourrait pour cela plafonner les sommes convertibles en devises étrangères ou certains transferts. Pour l'heure, les autorités rejettent ces solutions. En revanche, elles ont déjà proposé une « amnistie totale » pour ceux qui souhaitent rapatrier leurs capitaux en Russie.
43 432 roubles
C'était le prix en Russie d'un iPhone 6 jusqu'à aujourd'hui, soit l'équivalent de 560 euros, le prix le plus bas en Europe – son prix est ainsi de 700 euros en France. Déjà augmenté de 25 % le mois dernier, le prix en rouble ne reflète plus la valeur du produit, estime Apple, qui a tout bonnement décidé de suspendre ses ventes en ligne dans le pays.
L'entreprise ne peut répercuter dans la minute les fluctuations des cours du rouble et elle s'expose donc à des pertes importantes sur son chiffre d'affaires local. De nombreux touristes profitaient de leur voyage en Russie pour ramener des exemplaires de ce smartphone beaucoup plus cher dans les autres pays.
Autres effets ricochets visible sur les étiquettes de la chute du rouble, pour la deuxième fois en un mois, les prix des billets d'avions ont été augmentés (14 %), ainsi que ceux du constructeur automobile Nissan (3 % à 5 %).
+ 5 euros
Sur Euronext, la tonne de blé a gagné jusqu'à 5 euros sur l'échéance de janvier à 198,50 euros. Le blé a vu son cours gonfler d'un quart depuis le mois de septembre. La ressac de la monnaie russe est pour beaucoup dans cette flambée des céréales.
« La chute impressionnante du rouble engendre une flambée des prix alimentaires en Russie avec une forte rétention à la vente des producteurs », ce qui se traduit par une hausse mécanique des cours, explique le cabinet de conseil Agritel.
Les autorités russes ont affirmé lundi exclure un embargo sur les exportations de blé. Mais Moscou pourrait augmenter les prix auxquels il achète les céréales produites en Russie pour concurrencer les acheteurs étrangers.
Selon des experts en Russie, les services phytosanitaires ont commencé à contrôler les chargements de céréales et à les retarder. Une forme d'embargo déguisé pour pousser les producteurs russes à vendre sur le marché intérieur et limiter la poussée inflationniste.
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