Ils font la queue pour se dénoncer

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EspagneIls font la queue pour se dénoncer

Des centaines de citoyens se sont présentés mardi devant le principal tribunal de Catalogne pour s'accuser d'avoir participé au vote symbolique sur l'indépendance et protester ainsi contre les poursuites visant le président catalan.

Des centaines de personnes ont fait la queue mardi devant le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) pour s'accuser.

Des centaines de personnes ont fait la queue mardi devant le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) pour s'accuser.

Cette forme de protestation imaginée par l'Assemblée nationale catalane (ANC), favorable à l'autodétermination, intervient au lendemain de l'ouverture par ce tribunal d'une instruction sur le vote du 9 novembre, suite au dépôt d'une trentaine de plaintes, dont une par le Parquet.

Cette plainte vise le président nationaliste catalan Artur Mas, en tant qu'organisateur principal, ainsi que la vice-présidente Joana Ortega et la responsable de l'Education Irene Rigau, «pour avoir désobéi à une résolution du Tribunal constitutionnel suspendant le processus de participation du 9 novembre».

Finalement quelque 2,3 millions de personnes avaient participé à ce vote et près de 1,9 se sont prononcées en faveur de l'indépendance. La Catalogne compte 7,5 millions d'habitants.

Le texte indique que la personne qui le signe considère «illégitime» que le gouvernement ait demandé cette suspension, «portant atteinte à mes droits fondatementaux à la liberté d'expression et d'opinion» et qu'elle veut prévenir la justice qu'elle y a participé «au cas où il s'agirait d'une infraction pénale».

«C'est une manière de dénoncer (..) le fait que les institutions espagnoles aient commencé à judiciariser la politique», a expliqué à l'AFP Andreu Porta, un enseignant de 24 ans au chômage et l'un des organisateurs de cette initiative pour le compte de l'ANC.

Selon les organisateurs, près de 600 personnes ont répondu à l'appel de l'ANC et se sont rendues devant le TSJC à midi pour se dénoncer. D'autres pouvaient le faire auprès des tribunaux de leurs ressort. Le tribunal n'était pas immédiatement joignable.

«Voilà ce qui arrive lorsque l'on veut trainer la politique devant la justice», a aussi déclaré Ricard Gené, un avocat de 53 ans de l'ANC qui s'est accusé mardi.

«Si quelqu'un imagine que le processus catalan (vers l'indépendance) sera stoppé par des poursuites pénales il commet vraiment une erreur», a aussi dit le porte-parole de l'exécutif catalan Francesc Homs.

«Le fait de poursuivre les gens pour avoir mis des urnes à disposition est sans précédent dans un pays démocratique», a-t-il dénoncé.

Le responsable du Parti socialiste catalan (PSC) Miquel Iceta a de son côté estimé que la décision du tribunal était «une mauvaise nouvelle», et exprimé l'espoir qu'il n'y aurait pas de sanction pénale.

(afp)

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