Publicité

Le salaire minimum, une pratique qui s'est généralisée dans le monde

Une vingtaine d'Etats américains relèvent demain le niveau de leur salaire minimum. La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg restent les plus généreux.

ECH21846023_1.jpg

Par Richard Hiault

Publié le 31 déc. 2014 à 01:01

En franchissant le pas dès demain, l'Allemagne va devenir le 26e pays membre de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à se doter d'un salaire minimum. Parmi les pays occidentaux, seuls l'Italie, la Suisse, l'Autriche et les pays scandinaves n'ont pas de salaire minimum.

Thème récurrent dans le débat public depuis l'émergence de la crise, un salaire minimum est-il responsable des piètres performances d'un pays en matière de créations d'emplois ? Pour l'Organisation internationale du travail (OIT), la réponse est clairement non. Aucune étude empirique ne le prouve. L'accroissement des inégalités, régulièrement dénoncé ces dernières années, plaide plutôt pour une revalorisation des salaires. L'OIT juge même qu'elle permettrait de relancer la croissance mondiale et les créations d'emplois. Pour sa part, l'OCDE estime qu'un salaire minimum, établi de manière adéquate, peut encourager la recherche d'emploi. Le débat est loin d'être tranché. Reste que plusieurs pays ont décidé de relever le niveau de leur salaire minimum. C'est le cas aux Etats-Unis.

En février dernier, le président américain Barack Obama, au prétexte de lutter contre les inégalités, avait proposé de revaloriser fortement le salaire minimum bloqué à 7,25 dollars de l'heure depuis 2009 pour le porter à 10,10 dollars. Un souhait rejeté par le Sénat au mois de mai suivant. Néanmoins, bon nombre d'Etats pratiquent un taux horaire supérieur à celui fixé au niveau fédéral (voir carte). Et, dès demain, 20 d'entre eux ainsi que le district de Columbia (Washington) ont décidé de l'augmenter. La revalorisation s'étend de 12 cents en Floride à 1,25 dollar dans le Dakota du Sud. Compte tenu de ces décisions, c'est l'Etat de Washington qui disposera du salaire minimum le plus élevé aux Etats-Unis, avec 9,47 dollars de l'heure.

« Niveau variable »

Publicité

Côté européen, la France va faire passer son salaire minimum à 9,61 euros brut (+0,8 %), sans coup de pouce. En Espagne, le gouvernement a décidé d'une revalorisation de 0,5 % (à 21,62 euros) du plancher de rémunération quotidienne. Le salaire minimum, lui, passera à 753,35 euros par mois à compter du 1er janvier. Ces revalorisations suivent celle opérée par le Royaume-Uni le 1er octobre dernier. Le salaire minimum avait été relevé de 3 % à 6,50 livres, soit 8,34 euros de l'heure.

L'Allemagne, elle, a décidé d'établir son salaire minimum à 1.473 euros brut par mois (lire ci-dessus). Ce qui le situe parmi les niveaux les plus élevés au monde. Selon les statistiques d'Eurostat, sur la base des chiffres 2013, si l'on fait abstraction du Luxembourg, la Belgique, avec 1.501 euros occupe la première place, suivie des Pays-Bas (1.469) et de la France (1.430). Sur la base des chiffres de l'OCDE, le classement est similaire. Mesuré en dollars, en parité de pouvoir d'achat, le Luxembourg arrive en tête avec un salaire annuel de 22.409 dollars en 2013. Les Pays-Bas (21.329), la Belgique (21.116) sont suivis par l'Australie (20.743) et la France (19.414). Dans le bas de l'échelle, le Mexique avec 1.750 dollars est précédé par la Turquie (9.107 dollars) la Grèce (9.412) et l'Espagne (11.752).

Dans son rapport 2014 sur le monde de l'emploi, l'OIT relevait à juste titre que « le niveau des salaires minimums est variable, dépendant largement du niveau de développement économique ». Sur la base des chiffres 2012, l'Organisation répertoriait une fourchette allant de 50 dollars par mois à 1.000 dollars ou plus selon les continents. Ainsi, près de 60 % des pays africains disposaient d'un salaire minimum compris entre 50 et 149 dollars. A l'inverse, 45 % des pays européens avaient un niveau égal ou supérieur à 1.000 dollars.

Richard Hiault

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité