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Smic, transports, fiscalité... ce qui change au 1er janvier

Dans les nouveauté de janvier : la hausse des prix des billets de train, des tarifs du gaz. Et la fin du bisphénol A dans les contenants alimentaires...
par LIBERATION
publié le 31 décembre 2014 à 7h10

Des grandes réformes, des toutes petites. Celles dont on a parlé pendant des mois ; et les autres, passées quasi inaperçues ou adoptées il y a des années mais qui entrent finalement en application. Enfin, il y a aussi ces hausses de prix annoncées à la veille des fêtes, comme à la SNCF. Revue, dans le désordre, des nouveautés de début 2015.

RSA, Smic... des augmentations minimales

Le Smic horaire passe de 9,53 à 9,61 euros brut. Soit 1457,52 euros brut par mois. Cette maigre revalorisation (de 0,8%) est mécanique, le Smic étant notamment indexé sur l'indice des prix à la consommation. Le ministre des Finances, Michel Sapin, avait prévenu début décembre qu'il «n'y aurait pas de coup de pouce». Le dernier en date remonte au 1er juillet 2012, juste après l'élection de François Hollande.
Les employeurs n'auront quant à eux plus de cotisations sociales à verser pour les salariés payés au Smic. C'est l'une des mesures du pacte de responsabilité.

Ce qui change au 1er janvier 2015 : les hausses du Smic

Les 46% de fonctionnaires en bas de l'échelle (les catégorie C) gagnent cinq points d'indice. Ce qui représente une augmentation de 277,81 euros sur un an. Cette mesure avait été annoncée il y a deux ans déjà, en même temps que le gel du point d'indice… L'objectif affiché était de maintenir ces agents au-dessus du Smic.

Le RSA, revenu de solidarité active, augmente un peu (0,9%). Soit 513,88 euros par mois pour une personne seule, 770,82 euros pour une personne seule avec un enfant et 1 079,14 euros pour un couple avec deux enfants. Symptôme de la crise, le nombre de personnes touchant le RSA socle (1), ce minimum vital garanti à ceux qui n'ont aucun revenu, a fait un bond de 25% depuis 2008. Le nombre d'allocataires est passé de 1,07 million en 2009 à 1,32 million en 2013 (dernier chiffre connu).

Transports, les prix grimpent

La SNCF n'attend même pas le 1er janvier. Les billets de train seront plus chers dès le 31 décembre, la hausse allant jusqu'à 2,6%. Sont concernés : les billets sans réservation pour les TER et Intercités et les tarifs de référence pour les trains grandes lignes à réservation obligatoire (Intercités ou TGV). Autrement dit, la hausse prévue de 2,6% concernera le tarif le plus élevé qu'est susceptible de payer le client lorsque la demande est très forte, comme dans les périodes de pointe…

Dans le même genre, à Paris, le prix du ticket de métro augmente. Il passe à 1,80 euro l'unité, contre 1,70 jusqu'ici.

Pour les automobilistes, une hausse de la fiscalité sur le gazole est aussi dans les tuyaux. Quatre centimes supplémentaire par litre. Il s'agit en fait de deux taxes, dont l'une censée compenser l'abandon de la fameuse écotaxe. Plus facile à faire passer en ce moment où les cours du pétrole sont bas.

Ce qui change au 1er janvier 2015 : les taxes sur le carburant

Décryptage pourquoi le prix à la pompe ne baisse pas plus

Enfin, mi-décembre, sous la pression des chauffeurs de taxis, le gouvernement a annoncé l'interdiction dès le 1er janvier de services tels UberPop, qui met en relation des passagers et des chauffeurs non professionnels. Le ministère a inclus cette interdiction dans la loi Thévenoud.

 Voir, lire, manger... plus cher

La redevance télé, qu'on paie en même temps que la taxe d'habitation, augmente de 3 euros en métropole. Elle s'élève désormais à 136 euros. Outre-mer, c'est 86 euros (un euro de hausse).

Plus chère également la presse quotidienne, Libération va passer de 1,70 à 1,80 euros en kiosque, Le Monde de 2 à 2,20 euros, Le Figaro de 1,80 à 2 euros,  Le Parisien de 1,10 à 1,20 euro.

Le timbre poste flambe. Comptez désormais 0,76 pour les rouges (contre 0,66 jusqu'ici) et 0,68 euros pour les verts (contre 0,61). Il s'agit de la plus importante hausse dans l'histoire de la Poste, destinée, indique l'entreprise, à compenser la baisse de l'activité.

Ce qui change au 1er janvier 2015 : le prix du timbre

Dans la cuisine, le bisphénol A (BPA), un composant chimique utilisé pour fabriquer les boîtes de conserve ou les bouteilles en plastique par exemple, est enfin interdit dans les contenants alimentaires. Cela fait un bout de temps que cette substance, classée perturbateur endocrinien, est considérée comme dangereuse pour la santé. En 2011 déjà, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail pointait ses effets nuisibles «suspectés» sur la santé, surtout pour les femmes enceintes et les enfants. Il y a deux ans, une loi interdisait l'utilisation du BPA dans les biberons et autres ustensiles utilisés par les 0-3 ans. Pour les adultes, l'application avait été reportée à 2015. Nous y voilà.

Enfin, les tarifs réglementés du gaz augmentent de 1,8%.

Du côté des enfants

Les plafonds d'attribution des prestations familiales soumises à des conditions de ressources, comme l'allocation de rentrée scolaire ou la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), sont revalorisés de 0,7%.

Pour les enfants nés à compter du 1er janvier, les nouveaux parents (père ou mère) ont désormais le droit prendre un congé parental d'un an maximum (et non plus six mois). A partir du deuxième enfant, le congé parental reste de trois ans comme il l'était jusqu'ici. Avec un changement quand même: la mère peut prendre maximum deux ans et demi. Libre ensuite au père de prendre les six mois restants.

Quant à la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, elle a été votée mais ne sera appliquée qu'à partir du 1er juillet. Le sujet avait  donné lieu à de vifs débats, entre les défenseurs de l'universalité des allocations et les pragmatiques. Par exemple, pour un couple d'actifs avec deux enfants qui a un revenu net imposable de plus de 6 000 euros par mois, les allocations seront divisées par deux (soit 65 euros). Et par quatre pour ceux gagnant plus de 8 000 euros net imposables.

Décryptage  Qui est concerné par la réforme

Pour les propriétaires (ou ceux qui veulent l’être)

Mini cadeau aux plus modestes : le taux de TVA sera abaissé à 5,5% pour l’achat d’un premier logement neuf dans les nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Et gros cadeau pour les plus aisés : un nouvel abattement fiscal pour les donations de logements neufs aux enfants et petits-enfants, avant fin 2016. Ou les donations de terrains constructibles jusqu'à fin 2015. Rappelons que déjà, aujourd'hui, chaque parent peut donner à chacun de ses enfants 100000 euros tous les quinze ans sans aucun impôt.

Une tranche de fiscalité en moins

C'était l'une des mesures phares du budget : supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu. Soit celle à 5,5%, pour la part des revenus comprise en 6 000 et 12 000 euros par an. Selon le gouvernement, cette réforme devrait bénéficier à 6,1 millions de foyers fiscaux. Le gain maximal sera de l'ordre de 300 euros pour un célibataire, de 595 euros pour un couple, de 956 euros pour un couple avec deux enfants.

Explications  Supprimer une tranche d'impôt, ça se passe comment

Les 460 000 retraités assujettis à la contribution sociale généralisée (CSG) qui bénéficiaient jusque là d'une CSG à taux réduit (3,8 %) vont passer au taux normal (6,6 %).

Des comptes professionnels

Le compte pénibilité, mesure emblématique de la dernière réforme des retraites, entre partiellement en vigueur. Il va permettre aux salariés ayant exercé des métiers pénibles de pouvoir se former, travailler à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite.

C'est aussi les premiers pas du compte personnel de formation (CPF). Il permettra à chaque actif d'accumuler des heures de formation durant ses périodes d'emploi et de les utiliser tout au long de sa carrière professionnelle, y compris lors de périodes de chômage.

Des artistes tous publics

Parmi les artistes dont l'oeuvre tombe dans le domaine public cette année, le peintre Edvard Munch et son Cri intergalactiquement célèbre, l'écrivain Jean Giraudoux (La guerre de Troie n'aura pas lieu, Électre), le pionnier de la photographie Sergueï Prokoudine-Gorski…

Quelques mois de rab, ou un peu plus

Pour les détecteurs de fumée : à compter du 8 mars prochain, tous les logements devront en avoir un. Pas gagné. Selon les pompiers, seuls 20% des habitations seraient déjà équipées.

Encore un an pour les sacs plastiques. Les députés ont voté le 10 octobre en première lecture l'interdiction des sacs plastiques à usage unique dans le cadre de la loi sur la transition énergétique. Application le 1er janvier 2016… Et en 2020 pour la vaisselle plastique jetable.

Ce qui a failli changer

La taxe sur les boisson énergisante, mort née. Le gouvernement souhaitait appliquer la taxe à toutes les boissons disposant d'un même taux de caféine, type Red Bull. Et espérait ainsi récolter 600 millions d'euros. Pour la seconde fois depuis le début du quinquennat, cette taxe «Red Bull» a été censurée par le Conseil constitutionnel.

L'interdiction des feux de cheminée à Paris . L'affaire s'est réglée de justesse, ce 30 décembre. Deux jours avant l'entrée en vigueur de l'arrêté préfectoral interdisant les feux de cheminée dans Paris et les limitant en Ile-de-France, le Conseil de l'Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (Coderst) de Paris a donné lundi un avis favorable à la levée de cette interdiction.

(1) Le RSA-socle est attribué aux plus de 25 ans ne disposant d'aucun autre revenu. Les étrangers (hors UE) doivent être titulaires, depuis au moins cinq ans, d'un titre de séjour autorisant à travailler en France

Photos AFP, Reuters

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