Pétrole : l'Opep peut-elle sauver la manne algérienne ?

La chute des cours du pétrole met tellement la pression sur l'Algérie que son ministre de l'Énergie a demandé à l'Opep* de réduire sa production. Sera-t-il entendu ?

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Youssef Yousfi, ministre de l'Énergie de l'Algérie.

Youssef Yousfi, ministre de l'Énergie de l'Algérie.

© AFP

Temps de lecture : 2 min

"L'Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres." Youcef Yousfi, ministre algérien de l'Énergie, n'y est pas allé par quatre chemins. Son pays tire 95 % de ses recettes extérieures de la vente de pétrole et de gaz et la situation actuelle menace tout l'édifice économique et financier, voire social, du pays.

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Appel au secours ou appel à la solidarité

Alors que l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, et d'autres gros producteurs avaient prévenu la semaine dernière que l'Opep ne réduirait pas sa production même si les prix du brut tombaient à 20 dollars le baril, la déclaration de Youcef Yousfi revêt un caractère particulier. D'autant que M. Yousfi a expliqué que l'Algérie, qui, faut-il le rappeler, est membre de l'Opep, ne partageait pas cette prise de position des principaux producteurs. La situation est d'autant plus complexe que ces pays de l'Opep craignent qu'une réduction par l'organisation de sa production ne profite aux pays producteurs non membres du cartel.

L'Algérie dos au mur ?

Pour le gouvernement algérien, le moment est particulièrement délicat. Alors que la fiscalité pétrolière contribue pour 60 % au budget de l'État, l'effondrement progressif des cours du pétrole l'a contraint à adopter un premier train de mesures d'austérité. Ainsi le gel du recrutement de fonctionnaires. Comme quoi les finances du pays ont été bien touchées par ces cours du pétrole qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis mi-juin. Ils sont passés de 115 dollars le baril à 55. Explication : ils ont subi l'effet conjugué de l'abondance de l'offre, du renforcement du dollar et de la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale. Pourtant, selon M. Yousfi, "les prix du pétrole pourraient évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015 avec une possibilité d'augmenter durant le quatrième trimestre et d'atteindre les 80 dollars en 2016". Méthode Coué ou foi dans la solidarité de l'Opep ? Les prochains mois le diront.

 

 

* Opep : Organisation des pays exportateurs de pétrole