Accéder au contenu principal
IRAK

Vidéo : des miliciens chiites exercent des sévices sur des cadavres en Irak

Une vidéo amateur d’une extrême violence révèle les méthodes utilisées par des miliciens chiites qui combattent les jihadistes de l’organisation de l'État Islamique en Irak. Sur les images filmées par des Peshmerga [les combattants kurdes, NDLR], les corps décapités de deux hommes sont traînés par un véhicule. Des pratiques qui ne sont pas sans rappeler celles de leurs ennemis.

Publicité

Une vidéo amateur d’une extrême violence révèle les méthodes utilisées par des miliciens chiites qui combattent les jihadistes de l’organisation de l'État Islamique (EI) en Irak. Sur les images filmées par des Peshmerga [les combattants kurdes, NDLR], les corps décapités de deux hommes sont traînés par un véhicule. Des pratiques qui ne sont pas sans rappeler celles de leurs ennemis.

La vidéo aurait été filmée il y a plus de deux mois, à proximité de la ville irakienne d’Amerli. À la fin du mois d’août 2014, les Peshmerga kurdes s’étaient alliés à des milices chiites irakiennes pour reprendre le contrôle de la ville passée aux mains des jihadistes sunnites de l'EI, deux mois plus tôt.

Le groupe jihadiste a multiplié les atrocités en Irak comme en Syrie contre ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis, mettant en scène à plusieurs reprises des exécutions sommaires. Mais cette vidéo montre que parmi les adversaires de l’EI, certains miliciens ont recours aux mêmes méthodes.

Dans la vidéo, éditée par France 24, on entend des hommes échanger en kurde, alors qu’un véhicule parade devant eux avec deux corps décapités, l’un accroché sur le capot, l’autre traînant à l’arrière.

- Oh mon Dieu, ils les ont décapités ?

- Tu n’avais pas vu ? Les têtes étaient sur… [inaudible]

- Ils ont déjà été décapités ?

- Oui, ils ont dit qu’ils avaient capturé six d’entre eux, et qu’ils les décapiteraient.

Sur une autre vidéo postée sur YouTube – mais que France 24 a choisi de ne pas diffuser – le corps sans vie d’un homme est attaché sur le capot d’un véhicule similaire à celui apparaissant sur ces images, et décapité par des combattants. Ces derniers expliquent qu’il s’agit d’un membre de l’EI. La vidéo que nous diffusons semble être la suite de cette scène.

Les deux drapeaux qui flottent à l’arrière du véhicule appartiennent à des groupes chiites qui combattent l’organisation de l’État islamique en Irak. Le premier, de couleur verte, représente la brigade Badr, un groupe paramilitaire qui agirait sous le contrôle du ministère des Transports irakien. Quand au drapeau jaune, il fait référence à Saraya al-Khorasani, une de ces nombreuses milices chiites qui occupent un rôle de premier plan contre l’organisation de l’État islamique depuis la débandade de l’armée irakienne à l’été 2014. Saraya al-Khorasani est l'un des groupes armés irakien les plus craints dans le pays.

Selon un rapport de Human Rights Watch, le gouvernement irakien a confié un rôle clé à plusieurs groupes armés, dont Saraya al-Khorasani, dans la bataille contre l’EI, bien qu’ils n’aient officiellement de comptes à rendre à aucun ministère. Le même rapport accuse la milice Saraya al-Khorasani de tout détruire dans les villages sunnites repris aux jihadistes, ainsi que d’arrêter et de torturer les habitants "libérés". En outre, les miliciens seraient armés par le gouvernement central de Baghdad.

Ce n’est pas la première fois que des groupes opposés à l’organisation de l’État islamique commettent des atrocités similaires. Une vidéo tournée en septembre montrait déjà des combattants chiites exhibant les têtes tranchées de deux membres du groupe jihadiste. Dans la vidéo, les hommes menaçaient d’élever une "montagne" de crânes de leurs ennemis.

France 24 a transmis cette vidéo au porte-parole des Peshmergas afin de solliciter sa réaction. Nous la publierons dès qu’elle nous parviendra.

Cet article a été écrit par les journalistes de FRANCE 24 Ershad Alijani (@ErshadAlijani) et Andrew Hilliar (@andyhilliar).

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.