Frondeurs du PS : découvrez notre baromètre de la loyauté

Ces députés de la gauche socialiste défient Manuel Valls. Pour la première fois, notre journal a analysé le vote des projets de loi. Il en ressort que le pouvoir de nuisance des frondeurs reste limité. Pour le moment.

Frondeurs du PS : découvrez notre baromètre de la loyauté

    L'année vient à peine de commencer que déjà les frondeurs socialistes mettent en garde le chef de l'Etat dans la foulée de ses vÅ?ux pour 2015. « J'ai retrouvé des accents du discours du Bourget, dans le volontarisme. Je me réjouis de ces nouvelles perspectives mais il n'y aura pas de trêve à l'Assemblée. Nous sommes prêts à voter contre la loi Macron si elle ne va pas dans le bon sens », a lancé hier sur i>télé Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, un des ténors de la gauche du PS. Depuis un an, ces socialistes défient le Premier ministre en contestant dans l'hémicycle sa politique économique. Mais doit-il en avoir peur ?

    « Le Parisien » - « Aujourd'hui en France » a passé au crible les textes soumis par le gouvernement à l'Assemblée nationale depuis l'arrivée de Manuel Valls à Matignon pour dresser l'indice de loyauté du groupe PS. Objectif : savoir sur qui il a pu compter cette année pour faire passer ses lois. Et, à l'inverse, dresser la liste des rebelles.

    Un ensemble plutôt discipliné

    Ils sont onze députés à clairement prendre leurs distances. Ceux-là votent moins d'une fois sur deux (parfois même une fois sur trois !) en faveur des textes du gouvernement. Ce sont ceux qui ont boudé Valls dès son discours de politique générale, une semaine après sa nomination. Mais on y retrouve aussi Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, revenus au Palais-Bourbon à la suite de leur départ fin août du gouvernement. Sur les neuf votes auxquels ils ont participé, ils se sont abstenus cinq fois, sur tous les textes budgétaires.

    La bonne nouvelle pour Valls, c'est que le gros de la troupe est discipliné. Selon nos calculs, 80 % des députés votent favorablement dans au moins neuf cas sur dix. Et quand ce n'est pas le cas, c'est plus souvent dû à de l'absentéisme qu'à un vote contestataire. 57 % des députés sont au tableau d'honneur : eux sont tout le temps là et votent systématiquement pour. On y retrouve Jean Glavany et Elisabeth Guigou, anciens ministres de Jospin, ou le député de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi.

    Ce sont les textes économiques qui provoquent le plus de crispations. Certes, ils passent, car les frondeurs ne votent pas contre. Mais, excepté la loi de finances rectificative 2014, ils sont toujours dédaignés par 35 à 40 socialistes. Le plan d'économies, soumis au vote le 29 avril, remporte la palme avec 41 abstentions. Seulement 84 % du groupe l'a approuvé.

    Spécificités locales obligent, la réforme territoriale a reçu un accueil mitigé. Et cette fois, il y a eu des votes contre. Une dizaine à chaque lecture. Six députés, dont Henri Emmanuelli, ont rejeté le texte à chaque fois. Aucun texte n'a pour l'heure été rejeté. Le gouvernement n'a pas non plus eu à user du 49-3, cet article de la Constitution qui permet de faire passer un texte sans vote. La majorité reste donc solide, malgré les divisions. Mais jusqu'à quand ? L'examen de la loi Macron, qui commence à l'Assemblée le 26 janvier, pourrait changer la donne. Certains nous ont confié qu'« en l'état actuel des choses », ils comptaient voter contre.

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