Cette parodie mettant en scène les princesses Disney version 2014 a été vue par plus de 65 millions d'internautes.

Cette parodie mettant en scène les princesses Disney version 2014 a été vue par plus de 65 millions d'internautes.

Capture d'écran Youtube AVbyte

Quizz, parodies, détournements: les contenus estampillés Disney comptent parmi les plus viraux du Web. A l'image des chats mignons dont le Web raffole, les personnages du géant américain de l'animation font figure de "doudous" du Web. Ceux qu'on ne se lassent pas d'observer, de moquer ou de mettre en scène.

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Portés par un vent de nostalgie, Aladdin, Ariel, Mickey ou encore Simba continuent de fasciner et de nourrir l'imagination des 15-35 ans. Le succès phénoménal de La Reine des Neiges en est le parfait exemple.

Enfants et adultes connaissent sur le bout des doigts les paroles de Let it go, la chanson phare du dernier-né des studios Disney, vue plus de 392 millions de fois sur YouTube... Si bien que la réalisatrice du film en personne s'est excusée auprès des parents lassés d'entendre cet air.


Au-delà de l'engouement général pour cet univers (films, parcs d'attractions, produits dérivés), les internautes aiment déformer ces icônes auxquelles ils ont été biberonnés depuis le plus jeune âge.

Railler les princes charmants comme cette version de la princesse Elsa (voir ci-après) qui s'insurge contre la nécessité d'avoir un prince. "Je peux être mon propre héros", clame-t-elle face à ses camarades en robes longues qui tombent des nues. Une manière de s'affranchir de quelques stéréotypes sans pour autant les renier en bloc. Plus de 65 millions de personnes ont d'ailleurs regardé cette vidéo.

Gonfler les mensurations des princesses Disney pour les rendre plus réalistes, participe également au plaisir que prennent certains à confronter à leur quotidien ces personnages féeriques issu d'un monde naïf. Et à mettre un terme à l'image de "doux bêta" qui colle à la peau des fans de Disney.

"En psychologie, on considère que la fin de l'adolescence arrive vers 30 ans, explique Michael Stora, psychologue et fondateur de l'observatoire des mondes numériques en sciences humaines. Rendre l'univers ultra manichéen de Disney plus trash relève certainement du passage dans le monde des adultes, emprunt d'ambivalences et de désillusions." Détourner, c'est aussi rendre hommage à l'objet de ses créations numériques.


La célèbre princesse Ariel, la petite sirène est ainsi devenue un meme à part entière, dont la version "hipster", affublée de lunettes branchées, de tatouages grotesques, balançant des citations plus ou moins drôles, est très populaire.

Plusieurs générations peuvent s'identifier à ces icônes, et partager le plaisir de les malmener. D'autant que l'ironie et le second degré font partie de l'ADN du Web. Sur les réseaux sociaux, la viralité des contenus Disney témoigne d'une volonté de s'affranchir des idéaux tyrannisants de l'enfance, tout en s'amusant.

"La psychologie de l'humour permet d'envoyer valser les valeurs dans lesquelles on a été bercé", poursuite Michael Stora. D'où la volonté de quelques-uns de "challenger" leurs amis avec le dernier quiz des meilleures citations de Disney, d'étaler leurs prouesses en matière de fabrication maison de costumes Disney, ou de chant, puisque ce sont les ingrédients à l'origine du succès planétaire de la firme américaine.


A l'image de Jon Cozart, certaines "stars" du Web en ont même fait leur fonds de commerce. Quand d'autres têtes d'affiche telle que les rockeurs de One Republic s'amusent eux aussi à parodier les grands méchants de chez Disney. Un filon qui s'avère décidement inépuisable.



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