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Les signalements de contenus appelant à la haine se multiplient sur Internet

La plate-forme Pharos a reçu plus de 20 000 signalements en six jours, plus de huit fois le volume habituel.

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Publié le 13 janvier 2015 à 11h42, modifié le 13 janvier 2015 à 13h13

Temps de Lecture 2 min.

Situation de crise : depuis le 7 janvier et le début des attaques terroristes qui ont touché la France, la plate-forme Pharos a connu un gigantesque pic de signalements. Pharos, c'est le site unique qui gère les signalements effectués par des internautes lorsqu'ils souhaitent dénoncer des contenus illégaux : appels à la haine, apologie de crimes ou du terrorisme... « Lors d'une journée 'normale', nous recevons en moyenne 400 signalements », explique Valérie Maldonado, qui dirige l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication. « Du 7 au 12 janvier inclus, nous en avons reçu 20 200, dont environ 17 500 portaient sur des contenus faisant l'apologie du terrorisme ou incitant à la haine ». Soit une moyenne de 3 300 signalements par jour, plus de huit fois les chiffres habituels. 

Un pic qui s'explique bien sûr par les événements, mais aussi par « une mobilisation citoyenne », note Mme Maldonado. De nombreux messages appelant à signaler les contenus haineux ont en effet circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis l'attaque contre Charlie Hebdo.

Pour traiter ce flux, Pharos a mis en place une équipe renforcée avec douze personnes supplémentaires, travaillant 24 heures sur 24. Pour « traiter » complètement un signalement de message contraire à la loi, la police doit effectuer un certain nombre de constatations et enregistrer les textes, images et vidéos avant de demander leur suppression. Une tâche impossible à réaliser pour l'ensemble des messages : Pharos a donc effectué un premier tri. « Le plus important était d'être à jour et de lire tous les signalements pour pouvoir repérer ceux qui pouvaient permettre de faire progresser l'enquête, qui ont bien sûr été traités en priorité et transmis aux services antiterroristes. »

Le tri complet de l'ensemble des signalements n'ayant pas encore été effectué, le nombre de contenus faisant effectivement l'objet d'une enquête devrait être nettement inférieur à celui du total des signalements, un même contenu pouvant être signalé plusieurs fois par des personnes différentes.

Différents types de messages

Parmi les contenus signalés faisant l'apologie du terrorisme, « on trouve de tout : il y a des messages de soutien aux terroristes, qui semblent être plutôt de l'ordre de la réaction spontanée, mais aussi des contenus qui semblent beaucoup plus 'préparés', étudiés, avec des photomontages, et qui se rapprochent plus d'une revendication », note Valérie Maldonado.

De même, Pharos note que les vidéos liées aux attaques, abondamment republiées en ligne après leurs suppression des réseaux sociaux et des plates-formes de partage, ont été rediffusées de deux manières. « Qu'il s'agisse de la vidéo filmée par un témoin de l'attaque contre Charlie Hebdo ou de la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly, nous avons constaté deux cas de figure : des internautes les ont republiées de manière 'neutre', mais d'autres y ont ajouté, en fin de vidéo, des messages du type 'mort à la France' ou 'vive l'Etat islamique' », relate Mme Maldonado.

Ces vidéos ont fait partie des contenus les plus sensibles à gérer pour la plate-forme Pharos : « Dans ce type de cas, une fois une sauvegarde de la vidéo effectuée et les données techniques gelées, on procède le plus vite possible à sa suppression. Mais une minute peut suffire pour qu'elle soit copiée et rediffusée ailleurs. »

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