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Manuel Valls : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme »

Quelques secondes après le début de la minute de silence lancée par le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble « La Marseillaise », avant que Manuel Valls ne prenne la parole.

Le Monde

Publié le 13 janvier 2015 à 16h08, modifié le 13 janvier 2015 à 18h28

Temps de Lecture 4 min.

Une rare unanimité a gagné l'Assemblée nationale, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes.

  • Minute de silence et Marseillaise

Quelques secondes après la fin de la minute de silence décrétée par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble La Marseillaise.

Ont défilé ensuite à la tribune les représentants de chaque groupe politique, qui ont à tour de rôle dénoncé les actions terroristes qui ont endeuillé la France et appelé, à leur manière, à réagir pour ne plus que cela se produise.

Manuel Valls, ovationné par les députés, a ensuite pris la parole. Il a salué la mémoire des victimes et la grande solidarité du peuple français et des gouvernements étrangers : « Les soutiens, la solidarité venus du monde entier ne s'y sont pas trompés : c'est bien l'esprit de la France, sa lumière, son message universel, que l'on a voulu abattre. Mais la France est debout. » Il a salué « la magnifique réponse, le magnifique message » envoyé par les députés qui ont chanté La Marseillaise.

  • « La France est en guerre contre le terrorisme »

Il a également reconnu « le grand message de responsabilité » adressé par les Français au gouvernement et aux parlementaires. Il a salué aussi le travail des policiers et gendarmes, chaleureusement et longuement applaudis – toujours debout – par les députés. Le ministre de l'intérieur a lui aussi été nommément remercié, et très applaudi par l'Assemblée. La garde des sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi été citée par Manuel Valls mais beaucoup moins applaudie dans l'hémicycle.

Le premier ministre a rappelé les moyens déployés dans la foulée des attentats, puis enchaîné : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. La France n'est pas en guerre contre l'islam et les musulmans, a-t-il martelé, la France protégera tous ses concitoyens avec détermination et sang-froid. »

  • Des « mesures exceptionnelles » mais pas de « mesure d'exception »

« A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais je le dis avec la même force : jamais des mesures d'exception qui dérogeraient au principe du droit et des valeurs », a garanti le premier ministre, avant d'énoncer ses propositions.

« Nous avons aussi amélioré la coopération entre nos services intérieurs et extérieurs (...) même s'il faut faire davantage nos échanges avec les services étrangers, a-t-il annoncé. « Mais il faut aller plus loin, j'ai demandé au ministre de l'intérieur de m'adresser dans les huit jours des propositions de renforcement, a-t-il déclaré, elles devront concerner Internet et les réseaux sociaux qui sont plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et pour le passage à l'acte habituel. »

  • Des quartiers spécifiques en prison pour « les éléments radicalisés »

Christiane Taubira a eu nettement moins de succès, elle a été huée par une partie des députés lorsque Manuel Valls a évoqué avoir demandé « à la garde des sceaux de faire des propositions » de son côté dans les jours à venir. 

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« Les phénomènes de radicalisation se développent en prison, ce n'est pas nouveau », a-t-il poursuivi. Evoquant une mesure expérimentée actuellement à Fleury-Mérogis, Manuel Valls a souhaité que, « avant la fin de l'année (...), la surveillance des détenus considérés comme radicalisés [soit] organisée dans des quartiers spécifiques créés au sein d'établissements pénitentiaires ».

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Changement de doctrine sur l’islamisme en prison
  • « Progression insupportable » des actes antisémites

« Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur, je ne veux pas que des musulmans aient honte, la République est fraternelle, généreuse et elle est là pour accueillir chacun », a-t-il martelé dans un hémicyle galvanisé. 

« L'histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la république (...). Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui (...) n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs », a déclaré le premier ministre, interrompu par les applaudissements.

  • « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables »

M. Valls a aussitôt enchaîné pour relever que « l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets ». « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs. » « L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France », a-t-il souligné.

« La France est une liberté farouche », a-t-il poursuivi, « rester fidèle à l'esprit du 11 janvier, c'est être habité par ces valeurs, apporter des réponses aux questions des Français, comprendre que le monde a changé, qu'il y aura un avant et un après ».  « Il y a quelque chose qui nous a tous renforcés après ces événements et les marches de cette fin de semaine, nous le sentons tous, a-t-il conclu, c'est la fierté d'être français, ne l'oublions jamais. »

L'intervention du premier ministre s'est terminée dans un tonnerre d'applaudissements.

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