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Début de polémique dans les pays arabes - Une de Charlie Hebdo 

Luz et Patrick Pelloux présentent la Une du nouveau Charlie Hebdo
Luz et Patrick Pelloux présentent la Une du nouveau Charlie Hebdo © REUTERS/Philippe Wojazer
C.R. avec AFP , Mis à jour le

La Une de Charlie Hebdo, qui représente le prophète Mahomet, la larme à l’œil et tenant une pancarte «Je Suis Charlie», fait scandale dans les pays arabes, qui dénoncent une «nouvelle provocation». Les instances musulmanes de France appellent au calme. 

Une semaine après le terrible attentat qui a fait 12 morts dans les locaux de Charlie Hebdo , plusieurs pays arabes dénoncent la nouvelle Une du journal, représentant une nouvelle fois le prophète Mahomet. La larme à l’œil, il tient une pancarte «Je Suis Charlie ». La réaction de certaines instances musulmanes ne s’est pas fait attendre. L'Union mondiale des oulémas musulmanes, dirigée par le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, a estimé qu'il n'était «pas sage» de publier de nouveaux dessins du prophète Mahomet. «Il n'est ni raisonnable ni logique, ni sage de publier les dessins et les films offensant le prophète ou attaquant l'islam», écrit dans un long communiqué cet organisme, basé au Qatar et présidé par le prédicateur qatari d'origine égyptienne, Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans.

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«Si on est d'accord que (les auteurs d'attentats) sont une minorité qui ne représente ni l'islam ni les musulmans, alors comment peut-on y répondre par des actes qui ne sont pas dirigés contre eux, mais contre le prophète vénéré par un milliard et demi de musulmans?», s'interroge l'organisme dans son texte publié tard mardi. Selon l'Union mondiale des oulémas, publier de tels dessins ne fera que «donner de la crédibilité à la thèse (des auteurs des attentats) selon laquelle l'Occident est contre l'islam». Ces publications ne feront qu'«attiser les haines, l'extrémisme et les tensions», poursuit l'organisme.

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Al-Azhar, principale autorité de l'islam sunnite basée en Egypte, a estimé qu'elle allait «attiser la haine». L'instance représentant l'islam auprès des autorités égyptiennes, Dar al-Ifta, l'a qualifiée de «provocation». En Iran, le site d'information Tabnak (conservateur) estime que Charlie Hebdo «insulte de nouveau le prophète». En revanche, en Turquie, le quotidien d'opposition «Cumhuriyet» publiera, lui, en turc, une large partie du numéro.

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"Une caricature est une caricature"

Les responsables de l'islam de France ont appelé au calme à la veille de la parution. «Une caricature est une caricature. Nous sommes dans un pays libre et c'est grâce à cette liberté que les musulmans peuvent s'exprimer et pratiquer. Il ne faut pas scier la branche sur laquelle tout le monde est assis. Tout le monde a le droit de s'exprimer», a expliqué l’Imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, sur France Info.

La ministre de la Culture Fleur Pellerin a exprimé mercredi, le jour de la sortie du premier Charlie Hebdo depuis l'attentat, son «très fort soutien» au journal satirique et à son «impertinence». «C'est bien ça l'esprit français: l'humour, l'impertinence, parfois la provocation», a dit la ministre à la chaîne de télévision France 2. «Il n'était pas question que Charlie Hebdo paraisse dans les kiosques pour devenir "Okapi" (magazine pour adolescents) ou un journal qui aurait neutralisé totalement ce qui faisait sa singularité».

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«Notre Mahomet est vachement plus sympa que celui brandi par ceux qui ont tiré. C'est un bonhomme qui pleure avant toute chose», se sont défendus les survivants du journal. «L'état d'esprit "Je suis Charlie" cela veut dire aussi le "droit au blasphème"», a résumé leur avocat, Richard Malka, réfutant avec virulence toute accusation d'islamophobie.

En février 2006, Charlie Hebdo, avait, comme plusieurs journaux européens, repris 12 caricatures de Mahomet publiées par le quotidien danois «Jyllands-Posten», qui avaient suscité des manifestations violentes dans le monde musulman. Depuis, le journal français, qui a continué de dessiner régulièrement Mahomet, était devenu une cible emblématique pour les intégristes.

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