C’est sur les réseaux sociaux chinois que des avocats, des
juristes et des journalistes ont formulé des vœux pour son cinquantième anniversaire
à l’avocat Pu Zhiqiang, avocat défenseur des droits actuellement incarcéré.

L’un de ces messages sur Weibo, l’équivalent de Twitter, a été
retransmis 2 300 fois et commenté 500 fois, souligne Chang Ping, journaliste de
renom exilé en Allemagne, sur le site en chinois de la Deustche Welle. “En réalité, il s’agit là d’une protestation collective
à la chinoise.”

Spécialiste de la défense de la liberté d’expression, lui-même
d’un franc-parler remarquable, Pu est incarcéré depuis mai 2014 et a été inculpé
de divers crimes pouvant mener à une lourde peine d’emprisonnement, dont “incitation
à la haine entre nationalités” et “incitation au séparatisme”. Ces accusations
reposent sur une trentaine de ses propres posts sur Weibo, souligne Chang
Ping. L’accusation de “collecte illicite d’information” renvoie à sa collaboration
avec des médias chinois pour des enquêtes.

Certains juristes formulent très directement leur colère vis-à-vis
de la répression frappant Pu, note Chang Ping. “D’un côté, on réhabilite des
personnes victimes d’erreur judiciaire [référence à un cas récent d’annulation d’une peine de mort] ; de l’autre, on en crée davantage. Une
telle bêtise n’avait jamais été atteinte !” a ainsi écrit He Weifang, professeur
à l’université de Pékin.