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La juteuse rubrique des chiens pas forcément écrasés

Improbablologie. Des chercheurs en sciences politiques ont montré qu’un article a plus de chances d’être repris s’il raconte une histoire de chiens ou de chats.

Publié le 07 janvier 2015 à 20h24, modifié le 19 août 2019 à 13h52 Temps de Lecture 2 min.

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Depuis quelques jours, le palais de l’Elysée a une locataire supplémentaire car le président de la République vient d’avoir, non pas une nouvelle première dame, mais une jeune chienne, et, à en juger par le nombre prodigieux d’articles que les journaux – y compris les plus sérieux – ont consacré à l’affaire, on est en droit de supposer qu’il s’agit d’un événement d’une portée politique considérable. A moins que… A moins que la sacro-sainte règle journalistique du « on ne parle que des choses importantes » souffre quelques exceptions, au premier rang desquelles on trouve la juteuse rubrique des chiens pas forcément écrasés. Au point qu’outre-Atlantique un des adages répandus dans les rédactions dit que « tout le monde aime une bonne histoire de chien ».

Philae, la jeune labrador qui a récemment pris ses quartiers à l'Elysée.

Puisque les organes de presse les plus respectables ne reconnaîtront jamais ouvertement qu’ils apprécient régulièrement le surplus de ventes, de clics ou de « buzz » qu’apportent les sujets sur les chiens – ou les chats, pas de sectarisme – qui parcourent 200 kilomètres pour retrouver le foyer de ceux qui les ont abandonnés au bord de l’autoroute, il faut bien trouver un moyen de contourner cette omerta et de quantifier objectivement le phénomène. Comme la science est conçue, précisément, pour quantifier objectivement un phénomène, on ne s’étonnera pas d’apprendre que le goût des journaux pour les histoires de toutous et de matous a fait l’objet d’une savoureuse étude américaine, publiée en octobre 2014 par la revue PS : Political Science & Politics. Une étude pleine d’ironie que tous les candidats plumitifs devraient lire pour se dessiller les yeux, et oublier dare-dare les gentils idéaux que, main sur le cœur et vibrato dans la voix, on leur professe dans les écoles de journalisme, les « Notre métier est de porter la plume dans la plaie », alors que le quotidien du « journaleux » sera d’entendre son rédacteur en chef lui brailler : « Coco, torche-moi rapido deux feuillets sur ce clébard qui a sauvé un gamin de la noyade. Crois-moi, c’est ça que nos lecteurs veulent, je le sens dans mes tripes. » Oui, c’est du vécu.

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