Le don du sang, maintenant, c'est urgent !

VIDÉO. Le stock est dramatiquement faible et l'EFS fait appel aux "généreux donneurs", à l'exclusion des homosexuels toujours interdits de dons.

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Au 12 janvier, le niveau de réserves de sang est tombé à onze jours. Cela s'explique, selon l'Établissement français du sang, par des collectes insuffisamment fréquentées ces derniers mois. D'où son appel : "Le don du sang, maintenant, c'est urgent." D'autant plus que, pour faire face à cette baisse des réserves en produits sanguins et pour répondre aux besoins des malades, il faut 15 000 dons supplémentaires en janvier. Ce mois est traditionnellement une période marquée par les épidémies saisonnières (grippes, gastro-entérites), qui empêchent un certain nombre de donneurs réguliers de venir donner leur sang. En outre, les conditions climatiques difficiles observées à cette période sont susceptibles d'altérer l'organisation des collectes et les déplacements des donneurs.

Le communiqué de l'EFS rappelle que les donneurs doivent être âgés de 18 à 70 ans et peser au moins 50 kilos. Il ajoute que près d'un million de malades sont soignés chaque année grâce aux dons de sang et qu'aucun traitement ni médicament de synthèse ne peuvent encore se substituer aux produits sanguins labiles. C'est pourquoi les 151 sites fixes de prélèvement et 40 000 collectes mobiles (camions, salles municipales...) attendent les donneurs. Pour mémoire, la transfusion sanguine est utilisée dans le cas d'hémorragie (au cours d'un accouchement, lors d'opérations chirurgicales ou après un accident, en traumatologie). Elle a aussi des indications thérapeutiques pour des maladies du sang (thalassémie, drépanocytose...) qui nécessitent des transfusions toute la vie ainsi qu'en cancérologie.

Le don des homosexuels en question

Ce risque de pénurie pourrait être le bon moment pour les homosexuels, interdits de dons et qui se plaignent régulièrement de cette discrimination. La Food and Drug Administration américaine (FDA) a annoncé fin décembre qu'elle allait autoriser le prélèvement chez ces hommes après un an sans contact sexuel. Une première version du texte recommandant cette modification devrait être diffusée cette année et soumise aux commentaires publics, avant l'établissement d'un document final. L'occasion d'une polémique entre spécialistes.

Judith Aberg, responsable de la division des maladies infectieuses à l'Icahn School of Medicine à Mount Sinai, estimait que permettre les dons aux homosexuels abstinents depuis un an n'était basé sur aucun élément scientifique puisque "cela ne prend pas un an après le contact pour développer le VIH". Ce n'était pas l'avis de Peter Marks, directeur adjoint du Center for Biologics Evaluation and Research à la FDA. Lui pensait impossible de maintenir la sécurité des dons de sang avec une exclusion de moins d'un an "en l'absence de données scientifiques montrant que l'on peut raccourcir cette période".

En France, les hommes homosexuels n'ont pas le droit de donner leur sang, ce qui a été justifié notamment par la plus grande prévalence du virus du sida dans la communauté homosexuelle et la possible élévation du (faible) risque VIH transfusionnel en cas de levée de l'interdiction. Néanmoins, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, estime qu'il n'est pas "souhaitable d'empêcher le don du sang sur la base de l'orientation sexuelle". Elle a d'ailleurs saisi le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de ce dossier en octobre 2012. L'avis n'a toujours pas été rendu public.

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Commentaires (14)

  • nouchkz

    Nous savons depuis des années le fabriquer. Évidemment c'est moins cher de le ponctionner chez l'humain. Le saviez-vous ?

  • Cathch

    Je devais etre du cote des receveurs de sang, je serais bien contente que les plus grandes precautions aient ete prises.
    Je ne pense pas que la communaute scientifique organise pour le plaisir la penurie de sang. Si elle prend des mesures strictes, c'est pour la securite des patients.

  • MIMI123

    Bonjour,

    J'ai tenté plusieurs fois de donner mon sang, toujours avec franchise sans jamais cacher que j'avais été transfusée, au cas où les règles auraient changé entretemps.
    Mais je suis toujours interdite, alors que la transfusion remonte à une trentaine d'années ; il me semble que si le sang transfusé avait été toxique et m'avait contaminée, ça se serait déclaré depuis.
    Bref, j'aurais pu donner des litres de sang qui sont perdus pour ceux qui en auraient besoin.
    Ca me paraît excessif.